25 juillet 2024

Un projet d’envergure pour Maurice Harvey

Maurice Harvey est sculpteur à Saint-Jean-Port-Joli depuis un peu plus de 60 ans. Celui-ci travaille présentement sur un projet d’envergure : un banc sculpté dans un pin centenaire de 30 pieds pour une nouvelle école secondaire. Après avoir créé plusieurs centaines de sculptures de toutes sortes au cours de sa carrière, il a vécu les hauts et les bas du métier. Le banc sera installé à la bibliothèque de l’école secondaire de Charlesbourg-Nord, construite sur les anciens terrains du Jardin zoologique du Québec. Il s’agit d’un projet de plusieurs millions de dollars. Le directeur de ce dernier, M. Charles Thériault de la Société québécoise des infrastructures, a contacté l’artiste afin de sonder son intérêt pour la sculpture d’un vieux pin qui a dû être coupé en raison d’un projet scolaire. Le Port-Jolien a reçu le tronc d’arbre chez lui en juin. Depuis, il a investi plusieurs heures de sculpture, et ce, entièrement à la scie à chaîne. Il en est présentement à la finition et le projet devrait être livré à l’école prochainement. Pour l’y installer, trois grandes fenêtres devront être retirées.

Le sculpteur reçoit toutes sortes de demandes depuis le début de sa carrière. Cette fois-ci, c’était une façon de donner une deuxième vie à cet arbre. Dans ces lieux remplis d’histoire, l’arbre qui a vécu plusieurs années pourra poursuivre sa vie au bénéfice des élèves. « Ça va être une histoire pour les enfants, une histoire pour le public, de voir qu’un arbre qui était debout est encore présent. » L’artiste s’est d’ailleurs assuré de garder tous les éléments naturels de l’arbre. Par exemple, une extrémité de l’arbre en guérison. « Le plus plaisant, c’est de garder quelque chose qui va rester. »

Tout a été réfléchi afin que le banc soit sculpté pour être le plus confortable possible. M. Harvey prévoit un esprit dynamique autour de ce banc qui pourra accueillir de nombreux élèves, pour la lecture ou le côté social. Une renommée Maurice Harvey, aujourd’hui âgé de 78 ans, a débuté la sculpture à l’âge de 17 ans. Il a été élève au studio-école de Jean-Julien Bourgault. Depuis, il a sculpté le bois, la pierre, le métal, la neige, la glace, entre autres. Ses œuvres se retrouvent dans plusieurs édifices de la région, dont L’Oiselière, le CLSC, à la caisse, à l’épicerie de Saint-Jean-Port-Joli et bien d’autres.

Sa plus grande inspiration: les femmes, où il tente d’exprimer les émotions, la féminité, la sensibilité et la sensualité. Ses œuvres ont voyagé au Canada, aux États-Unis, en Europe et même en Chine. Une baisse de la pratique Bien connue pour son histoire culturelle, rappelons que Saint-Jean-Port-Joli célèbre ses 100 ans de sculpture cette année. Bien que le métier de sculpteurs était une normalité à l’époque, M. Harvey observe que les jeunes sont de moins en moins intéressés à se lancer dans le domaine. Pourtant, il estime que c’est le plus beau métier qui soit!

Il remarque également que les touristes sont moins intéressés à venir rencontrer les artistes dans leur atelier comme avant. Sinon, un acheteur d’il y a plusieurs années lui a même demandé si le sculpteur est intéressé à racheter ses œuvres puisqu’aucun de ses enfants n’est intéressé à les garder. « Les enfants ne veulent pas les pièces de leur parent. » Il estime qu’il sera difficile de trouver une relève dans ce métier. Une chose est certaine, tant qu’il aura la santé, Maurice Harvey continuera à pratiquer sa passion.