27 avril 2024

Une histoire aux mille visages

Tania Hillion a lancé le projet « Les visages de notre histoire » qui met en vedette des personnes âgées de la MRC de L’Islet. Après des rencontres virtuelles avec des résidents en CHSLD, l’artiste dessine leur portrait le plus fidèlement possible. Pour finir le projet, cette dernière s’inspirera des 90 résidents pour créer trois grands portraits qui reflèteront leurs vécus. Tania Hillion réside à L’Islet depuis deux ans. L’artiste en provenance de Paris a commencé sa pratique au moment où elle a appris à peindre et dessiner. Elle a entrepris son projet en partenariat avec trois CHSLD de la MRC de L’Islet : celui de Saint-Eugène, Sainte-Perpétue et Saint-Jean-Port-Joli. «Il va y avoir au total environ 90 portraits. À l’issue de ces rencontres, je suis amenée à réaliser trois grands tableaux à l’huile qui feront des portraits créés de toute pièce. On va avoir trois grands visages à l’huile peints sur des panneaux de bois. Ces trois visages sont inspirés des personnes que j’aurai rencontrées», mentionne-t-elle. Pour les rencontres, l’idée initiale était de vivre une immersion de trois semaines avec les résidents afin de discuter avec eux et créer des croquis. Toutefois, pour respecter les normes sanitaires de la Santé publique relatives à la COVID-19, des rencontres virtuelles ont plutôt été organisées avec les résidents sélectionnés dans chacun des CHSLD. Une discussion sommaire avec le résident se tenait et une série de photos de la personne était envoyée à l’artiste. «Je peux apprendre un peu sur leurs parcours, sur ce qu’ils aiment. C’est toujours intéressant de pouvoir échanger et ça m’aide beaucoup à construire le portrait derrière», souligne Mme Hillion. Cette dernière travaille de la maison pour prendre le temps de bien dessiner ses croquis et pour limiter au maximum ses visites aux CHSLD. «Je prends un peu plus de temps pour chaque portrait puisque j’ai envie de leur rendre hommage et d’essayer de rendre justice à qui ils sont. Ça me fait plaisir! C’est un formidable sujet pour pouvoir travailler sur ces visages», ajoute-t-elle.

Un sujet qui tient à cœur Tania Hillion a décidé de promouvoir et de produire ce projet parce que le sujet des CHSLD et les vécus des résidents lui tiennent à cœur. Par ailleurs, ce projet se trouve renforcé parce que l’artiste a perdu sa grand-mère, il y a quelques années, dans un établissement semblable en France. Elle y a perçu aussi, la grande solitude des résidents comme un facteur marquant et indéniable, et ce, encore davantage en période de pandémie. «Déjà au quotidien,  ils sont coupés de leur environnement qui était le leur, puisqu’ils ne sont plus dans leur maison. Ils ont le droit à des visites, mais ça reste contrôlé. En raison de la pandémie, on a pu voir qu’ils étaient les premières victimes par rapport à la COVID-19 et qu’ils vivaient davantage de solitude pour assurer leur sécurité», considère-t-elle. Elle souhaite, avec son projet, sensibiliser la communauté quant à cette solitude manifeste et déstabilisante vécue par plusieurs résidents. Des retours favorables Des retours favorables recueillis auprès des résidents par l’équipe d’animation et par les équipes médicales œuvrant au sein des CHSLD lui ont été transmis relativement à ce projet. Selon eux, il ressort que cette activité permet de changer un peu les habitudes quotidiennes des résidents. «Ils m’ont dit que les couloirs des CHSLD se sont transformés en studio photo et que tout le monde est très excité par rapport au projet. Les résidents veulent être bien coiffés. C’est hyper touchant!», soutient l’artiste. Dévoilement final Les trois grands portraits seront dévoilés au mois de juillet prochain. De cette façon, l’évènement pourra se dérouler à l’extérieur, donnant accès à un plus grand nombre de personnes. « L’idée est de faire un dévoilement au sein de chaque CHSLD à l’extérieur. On s’adapte à la COVID et on s’est dit que, d’ici juillet, il sera plus facile d’être en dehors des murs des centres de façon à ce que les résidents, les familles et la communauté puissent venir assister à une exposition. Après, on va les accrocher sur les murs des CHSLD», confirme-t-elle. Le suivi du projet est disponible sur le site Internet de l’artiste à l’adresse suivante : https://taniahillion.com/