Une agence de vente des producteurs de bois de sciage pourrait bientôt voir le jour sur la Côte-du-Sud. À l’aube de l’adoption de son Règlement prévu à la prochaine assemblée, plusieurs propriétaires de lots à bois tirent la sonnette d’alarme.
“Il y a beaucoup de points très nébuleux à éclaircir avant de prendre une décision aussi importante!” s’inquiète Raynald Nadeau, délégué du secteur de Saint-Paul.Selon plusieurs confrères producteurs qu’il représente, au-delà de promettre d’augmenter le pouvoir de négociation des prix du bois, plusieurs autres aspects pourraient avoir des répercussions négatives chez les propriétaires de boisés privés. Le jeune producteur déplore que celles-ci soient toujours ignorées... si près du vote décisif. Opinion divisée Alors que le Syndicat des Producteurs de Bois de la Côte-du-Sud (SPBCS) soutient avoir l’appui de ses membres pour mettre de l’avant ce projet de loi, des avis divergents ont pourtant été exposés lors du vote de ses membres à la dernière assemblée, qui s’est tenue le 31 mai dernier. “L’agence de vente ne fait pas l’unanimité, presque la moitié des délégués de secteur ont voté contre. D’ailleurs, ce sont les conseillers à la table qui ont tranché par bulletin de vote secret.” remarque M. Nadeau. Or, selon Le jaseur des bois Vol 34 no 4 (le journal du SPBCS), tous les producteurs de bois auraient donné leur appui à ces deux grands principes: “Tous les producteurs de la Côte-du-Sud sont regroupés pour vendre tout le bois, à tous les acheteurs intéressés, à un prix juste et arrimé au marché; et Tous les producteurs de la Côte-du-Sud sont regroupés pour faire transporter leur bois par des transporteurs de leur choix, à un taux juste et arrimé au marché.” Manque de transparence M. Nadeau explique qu’il a commencé à s’attarder aux dessous du projet l’an dernier quand il a reçu une réponse “très agressive” de la part du syndicat lorsqu’il a soulevé une question. “Ça démontre un flagrant manque de transparence: zéro à l’écoute des préoccupations de ses membres” dénonce-t-il. “C’est là que j’ai commencé les recherches qui me mènent à de préoccupants constats!” Raynald Nadeau se questionne d’abord sur la façon dont le projet est présenté aux membres “On nous énumère des avantages... mais ce ne sont que des suppositions et plusieurs éléments de négociation impliquent d’autres secteurs.” Il exige que des ententes claires soient prises en garantie avant l’adoption du Règlement. “Sinon, tout l’argumentaire n’est pas solide: on peut facilement jouer sur les mots!” Il rappelle qu’une fois le vote passé auprès de La Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ), le retour en arrière est pratiquement impossible. Enjeux considérables Comme tout le monde, M. Nadeau caresse l’idée d’obtenir plus cher pour son bois. Selon lui toutefois, le plan proposé comporte des lacunes. Par exemple: “Le SPBCS négociera toujours le prix du bois et du transport de tous les propriétaires de lots... alors si je décide de vendre une petite quantité au moulin non-accrédité de mon village, je risque d’être mis à l’amende?” se questionne-t-il. “On nous assure qu’on pourra choisir notre transporteur... mais quand on s’informe correctement, ce n’est pas totalement vrai: on peut faire un choix... parmi les transporteurs accrédités! Imaginez le risque de conflit avec ceux déjà existant dans le marché du bois de pâte!” D’autres points ont également retenu son attention concernant l’intention d’établir un taux fixe - prix bord de chemin - et de refiler une partie des frais de transport aux industriels: “À quel point accepteront-ils de payer plus pour notre bois alors qu’on leur chargera désormais en plus le fuel qui monte en flèche?” Raynald Nadeau énumère aussi d’autres irritants tels le contrôle qui sera exercé sur le choix des acheteurs autorisés et l’effet discriminatoire inévitable envers les petits moulins qui vivent déjà des moments difficiles. Appel aux propriétaires de lots Raynald Nadeau implore tous les propriétaires de lots à bois:
“Assistez à l’Assemblée générale spéciale le 7 décembre à 13 h 30 à la salle des Bâtisseurs du Centre Rousseau à Saint-Jean-Port-Joli. C’est notre dernière chance d’obtenir des réponses et de faire entendre nos préoccupations avant le vote final.”Il désire rappeler l’importance d’une telle décision et l’impact à long terme qu’elle pourrait avoir sur tous les producteurs de bois de la Côte-du-Sud. Source: Raynald Nadeau
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