Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec, fait de Chaudière-Appalaches et de la Capitale nationale ses territoires de prédilection en vue de faire élire ses premiers députés le 3 octobre prochain. De passage pour une journée d’exploration sur la Côte-du-Sud vendredi dernier, il a fait des agriculteurs ses premiers alliés, au grand plaisir de son candidat Frédéric Poulin, lui-même issu de cette industrie. Ils étaient plus d’une trentaine à la Ferme Jeandon de Saint-Roch-des-Aulnaies, en après-midi, là où il a sollicité publiquement leur appui, aussi pour qu’ils sortent dans les rues sur leurs tracteurs le 11 septembre prochain à La Pocatière alors que se tiendra une manifestation contre le gouvernement de François Legault, en lien avec la décision d’injecter 100 millions de dollars pour implanter à Rimouski un Centre d’enseignement universitaire en médecine vétérinaire. Cette décision est illogique à leurs yeux parce que l’Institut de technologie agricole du Québec (ITAQ) à La Pocatière aurait dû être le choix logique, étant en plus le berceau de l’agriculture au pays. Une rencontre en privée entre Frédéric Poulin, le candidat conservateur sur la Côte-du-Sud, M. Duhaime et les maires Normand Caron, de Saint-Jean-Port-Joli, Vincent Bérubé, de La Pocatière, et André Simard, de St-Roch-des-Aulnaies, a permis clarifier les positions. Ces derniers n’arrivent tout simplement pas à comprendre pourquoi André Lamontagne, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, (aussi responsable de la région depuis que Marie-Eve Proulx a été démis de son ministère), a donné son aval pour Rimouski sur la base d’un « programme préparé au profit de l’Université » ait servi pour conclure d’un tel investissement. Ils se questionnent encore: pourquoi sommes-nous incapables d’obtenir une vraie étude qui inclurait l’ITAQ, là où de nombreux équipements sont déjà implantés. Ils ajoutent que, en tant que ministre responsable de la région, il est de son devoir de bien la représenter dans ce dossier. Déjà que le siège social de l’ITAQ a quitté pour St-Hyacinthe et que la fréquentation scolaire est à la baisse, il devient prioritaire de développer ce pôle d’enseignement pour attirer la relève dans l’industrie agricole sur la Côte-du-sud. « C’est un dossier hyper important. On a l’infrastructure ici qui est en train de se vider. Rimouski, c’est correct, mais ils ont l’Institut maritime. Il faut se lever et se faire respecter pour aller chercher ça », a lancé M. Duhaime, accusant le gouvernement de donner 100 M$ pour aller chercher un comté péquiste.
« Pas question que l’ITAQ devienne un village désert ».Selon ce dernier, il devient clair que l’ex-députée caquiste Marie-Eve Proulx a donné sa bénédiction à son gouvernement dans ce dossier, faisant fi de l’opinion de sa population. M. Duhaime a d’ailleurs fortement questionné certaines décisions du Premier ministre, dont le fait que sept de ses députés dans Chaudière-Appalaches sont dans son causus, mais aucun ministre ne provient du territoire. Il en rajoute une couche en affirmant qu’en plus, François Legault y parachute deux vedettes médiatiques, l’ex-ministre péquiste et analyste politique Bernard Drainville, de même que la journaliste de Radio-Canada Martine Biron, pour remplacer François Paradis et Marc Picard. Les conservateurs y voient un manque flagrant de respect envers la population. Il soutient qu’avec la CAQ, les gens ont un représentant du gouvernement dans leur comté mais le PCQ, lui, veut un représentant du comté au gouvernement. Tournée M. Duhaime a profité de son passage pour effectuer une visite chez Acier Fortin à Montmagny, pour rencontrer des militants lors d’une rencontre publique Au Coin du monde, en plus de se rendre au Festival du bûcheux de St-Pamphile. Dans le dossier de Mme Proulx, il a aussi lancé : « Qui dit vrai? Aucune idée. Beaucoup de versions contradictoires. On a plus de questions que de réponses. Mais nous, on travaille à faire élire Frédéric Poulin ». Questionné lors de la conférence de presse à savoir de quelle façon le départ de Marie-Eve Proulx modifiait leur plan de campagne, il a lancé : « C’est pour ça que je suis ici. Vous avez été abandonnés. La CAQ a bien mal agi dans ce dossier. On va en parler pendant la campagne. Vous allez me revoir », a-t-il conclu, sous une salve d’applaudissements.