16 avril 2024

Plus qu’un prix... une reconnaissance pour les Bourgault

Pierre Bourgault, artiste de Saint-Jean-Port-Joli, a remporté le Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques (GGArts) encadré par le Conseil des arts du Canada. Pour M. Bourgault, cette reconnaissance honorifique va au-delà d’un simple prix et se révèle plutôt comme une reconnaissance de tout ce qu’il a réalisé au fil des ans. Le nom Bourgault, associé à une famille d’artistes, a fait sa marque au Canada et constitue une fierté pour l’artiste d’art contemporain. M. Bourgault avoue avoir été surpris lorsqu’il a reçu l’appel du Conseil des arts du Canada lui annonçant la nouvelle. Sa candidature a été proposée par Gentiane Lafrance, historienne de l’art, ainsi qu’Anne-Marie Proulx, d’Est-Nord-Est, résidence pour artistes dont le récipiendaire est cofondateur. Le prix célèbre à l’échelle nationale la vitalité de la communauté artistique canadienne et souligne les carrières de différents artistes. Les gagnants obtiennent un médaillon, ainsi qu’une bourse de 25 000$. M. Bourgault admet qu’à 79 ans, recevoir cette reconnaissance lui apporte un grande paix. « J’ai passé ma vie à créer, à travailler, à vouloir défoncer les frontières et finalement au moins, en occident, j’existe. » En plus de ce prix national, le PortJolien avait reçu en 2020 le prix provincial Paul-Émile-Borduas pour son travail artistique. Pour lui, le fait de recevoir ces honneurs permet de faire vivre son nom de famille, source d’un grand héritage artistique. Si son père était encore vivant, il aimerait pouvoir lui annoncer sa réussite. « Les Bourgault ont toujours été traités en dehors des institutions et des musées. Ils étaient considérés comme des grands savants et des gosseurs de bois. J’ai toujours aimé ce que mon père et mes oncles ont fait et j’en ai hérité, tout en étant en art actuel ». Artiste depuis l’âge de 16 ans, il poursuit toujours cette mission d’approfondir sa démarche et d’aller toujours plus loin en repoussant ses propres limites. Passionné par son domaine, il souhaite continuer dans cette lignée encore longtemps.

Nature, source d’inspiration M. Bourgault s’est inspiré de ses expériences en mer pour ses créations. « Ce que j’ai réalisé en œuvres d’art est toujours empreint des expériences que j’ai faites sur la mer. J’ai énormément appris de la navigation, de l’eau, de l’espace et ça a beaucoup nourri ma réflexion.» Sa grand-mère, Émilie Legros, est d’ailleurs celle qui a permis à ses fils de développer leur amour pour la nature, amour qui les a suivis durant tout leur cheminement artistique. Un élément que M. Bourgault a également retenu. Intermédiaire à l’art Les Bourgault ont souvent enseigné l’art à d’autres artistes de la région. Le récipiendaire indique qu’il y a encore des retombées significatives de tout ce qui a été accompli par sa famille. « Ils n’ont pas juste gossé du bois, ils ont raconté une histoire ». M. Bourgault a toujours vu les artistes comme étant des intermédiaires de l’art vu comme une entité. Une chose se veut claire pour lui, la culture n’a rien à faire avec la politique. «Dans les malaises que la planète vit et a vécus dans les guerres qu’on voit actuellement, c’est la seule chose qui est importante, c’est que les gens se rapprochent de la poésie et des œuvres d’art », spécifie-t-il. C’est pour cette raison qu’à Est-NordEst, tout le monde de l’international est le bienvenu, sans aucune distinction. « Plus il va y avoir de poésie, moins il va y avoir de violence». M. Bourgault travaille actuellement à la création d’un projet à Laval. Il pourrait également participer à un autre projet lié au Prix du gouverneur général. Les récipiendaires s’allient avec le Conseil des Arts afin qu’une œuvre personnelle à chacun d'entre-eux soit exposée à Ottawa.