Que nenni. Du moins pas avec David Goudreault. C’est documenté. « J’en appelle à la poésie et j’espère que vous me répondrez. » On a répondu.
Difficile, laisser courir sa plume après pareille démonstration d’éloquence. Pour les amoureux de la langue française, le spectacle de David Goudreault est un pur ravissement. Pour tous ceux qui ont dévoré La Bête intégrale (j’en suis), « Au bout de ta langue» est une nouvelle façon de découvrir les multiples facettes de l’auteur via force anecdotes drolatiques et prouesses lyriques.
À 8 ans, il écrivait son premier roman : « Le fantôme du frisson », deux pages dactylographiées par son père. Quelques années plus tard, sa professeure Francine dénichait le talent brut à travers la prose obscure d’un bum à la recherche de son identité. Tranquillement la lumière se frayait un chemin chez cet être sensible qui avait quelque peu déconné. « J’avais trouvé les mots, j’étais déjà moins mort. »
Coupe du monde de poésie
En 2011, le poète, romancier, chroniqueur et travailleur social est le premier Québécois à remporter la Coupe du Monde de poésie à Paris. Persévérance est le maître mot, car il en a arraché et à l’entendre raconter son cheminement vers la coupe tant convoitée, un Cabaret Cogeco plein à craquer croule sous les rires.
Franchement renversant
Bien sûr, il vient vous chercher quand il récite Kerouac et Godin (J’ai mal à mon pays) ou rend hommage à Réjean Ducharme et Favreau (Une chance qu’on Sol). Il cite Patrice Desbiens : « À quoi ça sert d’être brillant si t’éclaires personne? » On entend « 100 titres» et on applaudit, mais le meilleur est encore à venir. Donnez-lui une liste de mots, aussi hétéroclites soient-ils, et ceux-ci se retrouveront instantanément dans un Slam à vous couper le souffle. Très impressionnant!