22 novembre 2024

Le TDM : tellement bon!

Quel dommage si, par manque de ressources, le TDM se voyait un jour privé de relève. Pourquoi direz-vous? Si vous posez la question, c’est que vous ne faisiez pas partie des quelque 550 spectateurs assistant au spectacle 20e anniversaire du Théâtre des Deux Masques le 25 octobre dernier.

On l’aime, notre TDM! Il nous en a fait vivre des émotions au fil des vingt dernières années. Vendredi soir, les comédiens originaux ont rejoué des extraits de ses principales productions. De celles qui lui ont valu de nombreux et prestigieux prix.
De Ionesco à Tremblay en passant par les créations maison de Catherine Chevrot, une vingtaine de comédiens se sont donné la réplique dans une douzaine de courts tableaux qui, enchaînés, rendaient une assez bonne idée de ce que les gens du TDM (tous rôles confondus) ont dans le cœur et dans le ventre.

Moments forts

La légende des Oies d’Irlande et le Retour de l’Irlandais, deux pièces magistrales du répertoire tédémien (je viens d’inventer ce mot). Les Belles-sœurs de notre dramaturge national. Chapeau les filles, quelle magnifique performance!

Moment rigolo

La Cantatrice chauve de Ionesco, avec son humour totalement déjanté.

Moments d’émotion

Clins d’oeil aux regrettés membres de la troupe. Dans un premier temps, le monologue Ô mots de Réjean Lachance, récité par Marc Fréchette. M. Lachance, qui maîtrisait magnifiquement la langue de Molière, se frottait là au grand Devos, rien de moins! En seconde partie, par le biais d’un assemblage vidéo, Rémi Biron avait réuni nombre de scènes mettant en vedette l’excellent Réjean Boulet, disparu l’an dernier.

Hommages bien mérités

Afin de clore le tout en beauté, les comédiens ont tenu à rendre un hommage bien senti au Grand Manitou du Théâtre des Deux Masques, le metteur en scène Noël Delisle, et à la comédienne fort talentueuse, fort appréciée et fort impliquée depuis, ma foi, les tout débuts de cette grande aventure? Il s’agit ici, bien sûr, de France Clavet. Quelle chance, quand même, de pouvoir profiter de pareils talents à demeure. Hors des grands centres, le théâtre se fait un peu rare et, bien qu’ils reconnaissent volontiers la somme de travail impliquée dans le processus de création, nombreux sont les amateurs à souhaiter que le TDM brûle les planches encore longtemps.