Quatre auteurs et un compositeur de génie égalent : 50 ans de succès
Du bonbon! 135 minutes de bonheur avec un Fugain appuyé de trois solides musiciens (dont son fils à la guitare) et son épouse à la voix. Il nous a offert dimanche 50 ans de souvenirs et de chansons dont les spectateurs (et ils étaient nombreux) connaissent les textes par cœur.
Sa carrière, il la décline en quatre épisodes marqués par les « quatre hommes de sa vie », hommes de plume qui ont habillé ses accords de textes ici poétiques, ici réjouissants, là politiques, chacun à sa façon selon ses convictions ou sa génération. Dans sa causerie musicale, Fugain leur rend hommage avec reconnaissance et humilité. D’emblée on aime la formule, même si on avait un peu peur qu’il ne chante pas assez à notre goût. Ce ne fut pas le cas. On a eu droit à l’essentiel de ses succès.
Pierre Delanoë
Ce parolier franco-franchouillard (ce sont ses termes) lui a offert une grande partie des tubes que l’on connait : Je n’aurai pas le temps, C’est un beau roman (inspirée de la fameuse Route 66), Attention Mesdames et Messieurs, Fais comme l’oiseau, Comme un soleil (eh non, ce n’est pas Nana Mouskouri qui l’a composée), Balade en Bugatti et Bravo, Monsieur le monde (écrite en 90 minutes au beau milieu de la nuit à cause d’un bête oubli du compositeur).
Les cousins?
Fugain, qui parle et parle (c’est un Français…) démolit le mythe des cousins, affirmant que les Québécois forment un peuple à part avec sa langue propre composée de vieux français, de joual et d’anglicismes. Là il en fait peut-être un peu trop. Votre argot, on le connait Monsieur Fugain. On a lu vos auteurs et vos poètes, on a écouté vos chanteurs. Mais bon, disons que ça fait partie du show (oups, un mot anglais!) En même temps, il rend plusieurs fois hommage à Charlebois, Vigneault, Leclerc et Léveillée.
Maurice Vidalin
On doit à ce second parolier, humaniste et bon vivant, C’est la fête, Les gentils, les méchants, Le Printemps, Tous les Acadiens. « On est dans la marge, mais la marge, c’est dans la page » dira Fugain avec raison.
Claude Lemesle et Brice Homs
Ici, il y a un flou. On les connait un peu moins ces derniers auteurs et leurs chansons loin du Big Bazar qui, étonnamment, n’aura survécu que cinq ans. Qu’importe, Les années guitare et la jubilatoire Viva la vida de « Brissou » ont tout ce qu’il faut pour ranimer les troupes.
C’est déjà la fin, l’ovation debout marque l’intense appréciation mais… il en manque une, incontournable, et Fugain va nous la livrer bien sûr, comme à la fin de chaque spectacle. Quelque 500 personnes entament alors en cœur et en dansant, Chante, la vie chante. Comment finir ça autrement?