
Charles Demers-Deschênes a été reconnu coupable d’agression sexuelle par le juge Steve Magnan au terme de son procès au palais de justice de Montmagny. Les deux parties ont présenté devant le juge leurs plaidoiries. La poursuite demande une période d’emprisonnement alors que la défense demande une absolution conditionnelle. Le juge Steve Magnan a déclaré Charles Demers-Deschênes coupable d’une agression sexuelle commise le 18 janvier 2020 dans la municipalité de Saint-Jean-Port-Joli. On lui reproche, entre autres, d’avoir fait l’usage de la force afin d’amener la victime par terre et de l’avoir touché à plusieurs endroits, par-dessus ses vêtements, sans son consentement, alors qu’elle était prise contre lui au sol. L’agression est survenue alors que M. Demers-Deschênes était intoxiqué par l’alcool. La victime a rapporté à la Cour plusieurs conséquences, majoritairement psychologiques, liées à cette agression. Elle parle d’une peur constante de représailles, car elle a dénoncé les gestes, de ne pas se sentir en sécurité le soir, de faire des cauchemars, d’avoir de la difficulté à faire confiance aux hommes ce qui a causé sa séparation avec son ex-conjoint et d’avoir dû quitter son emploi, car elle était terrorisée lorsqu’un groupe d’homme entrait dans l’établissement. Au moment de plaidoyer sur la sentence, l’avocat de la défense demande une absolution conditionnelle en échange de 240 heures de travaux communautaires et d’une amende. Il explique que cela lui semblerait dissuasif, car cela aurait plusieurs impacts sur M. Demers-Deschênes. Il ajoute que la raison principale qui le pousse à faire cette demande est le fait que l’employeur de son client devra mettre un terme à son emploi s’il avait un casier judiciaire, peu importe la raison. Le délinquant aurait un faible niveau d’éducation et il lui serait difficile de trouver un aussi bon travail avec une bonne rémunération à son avis. Il serait très apprécié dans son milieu de travail. Son revenu serait également le principal de sa famille. « Oui, il a commis une gaffe dans un événement isolé, mais c’est quelqu’un qui a de bonnes mœurs », exprime l’avocat de la défense, Me Jean Sébastien Tremblay. Il croit que toute personne étant bien informée du dossier trouverait cette sentence appropriée. La procureure au dossier, Me Lamoureux-Auclair, n’était pas de cet avis. « Je vois une banalisation des gestes commis », s’exclame-t-elle. Elle explique qu’il ne devrait pas y avoir de hiérarchisation des gestes commis dans une agression sexuelle, qu’ils soient plus ou moins intrusifs. Elle rappelle au juge Magnan les conséquences avec lesquelles la victime vit depuis l’événement. La poursuite demande au juge une période d’emprisonnement de trois à six mois suivie d’une période de probation pour les gestes que l’homme a commis. Charles Demers-Deschênes devrait connaitre sa sentence le 22 octobre prochain.


