
Une femme du district de Montmagny devra purger une sentence de six mois pour des voies de fait commises envers la plaignante alors que la garde de celle-ci et de son frère lui avaient été confiés par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). Elle ne sera toutefois pas transportée au centre de détention, car le tribunal lui a permis de purger sa peine dans la collectivité. Au terme du procès d’une dame de la région de Montmagny, le juge Steve Magnan la déclare coupable de voies de fait envers la victime alors que celle-ci était sous sa garde, ayant été placée en famille d’accueil dans son jeune âge. Les gestes ont été commis il y a environ 30 ans, soit entre 1988 et 1992. La plaignante a rapporté de nombreux incidents de violence à son égard. La délinquante, qui était alors dans la vingtaine, lui donnait des coups au visage, lui tirait les cheveux, lui serrait les joues pour la forcer à manger, etc. La victime reconnait qu’elle a vécu de la violence dans d’autres familles d’accueil, mais que son expérience dans celle-ci l’a particulièrement marquée. « Vous pouvez continuer de penser qu’elle a eu de mauvais traitements par d’autres personnes, mais vous ne pouvez pas ignorer que vous avez blessé sévèrement l’adulte qu’elle est devenue », déclare Steve Magnan à la femme devant lui. Bien qu’elle n’ait pas souffert de blessures physiques permanentes, la victime témoigne toujours faire des cauchemars en lien avec ces mauvais traitements. Elle dit encore entendre la femme la dénigrer lorsqu’elle ferme les yeux. « C’est vous qu’elle revoit dans ses rêves, c’est vous qu’elle entend lorsqu’il y a du silence », mentionne le juge. Les avocats étaient arrivés à une proposition commune pour la sentence soit six mois de détention qu’elle pourrait purger dans la collectivité. Les premiers trois mois devront être passés à l’intérieur de son domicile en tout temps, sauf pour aller travailler ou pour remplir les obligations d’aidante naturelle pour sa mère. Pour les derniers trois mois, la défense demandait un couvre-feu à 22h et la poursuite à 17h. Le juge Magnan décide finalement de l’établir à 21h30 lorsqu’il accepte la proposition. Elle pourra rester dans la communauté, car elle ne représenterait pas un danger pour la sécurité publique à son avis. L’avocat de la dame avait mentionné qu’il avait envisager de demander l’absolution, mais le juge confirme qu’il aurait refusé cette proposition. « Avec ce que je sais aujourd’hui du dossier, je ne l’aurai pas absous car je considère que ça mérite de la détention. » Il considère également que la peine dans la collectivité est assez dissuasive, car la délinquante n’avait pas d’antécédent judiciaire. « Imposer une période de détention à quelqu’un qui n’a jamais été emprisonné, c’est quand même une déclaration forte du tribunal qu’on ne peut pas tolérer ce genre de comportement à l’égard des enfants. » Le juge lui rappelle tout de même qu’elle pourrait finir sa sentence derrière les barreaux si une condition de l’ordonnance est transgressée.


