13 mai 2025

« Un crime répugnant, sordide et horrible », Procès d’Olivier Cloutier-Gaumond

Le juge Sébastien Proulx a fait la lecture de la sentence qui attendait Oliver Cloutier-Gaumond au palais de justice de Montmagny le 3 décembre. À la suite de la tentative de meurtre sur son ex-conjointe pour laquelle il avait précédemment plaidé coupable, il devra purger 15 ans de prison. Le temps qu’il a déjà passé en détention sera déduit alors, au moment de la sentence, il lui restera 11 ans et 361 jours. Lors de la lecture de la sentence, le juge Proulx est revenu sur les évènements qui ont mené à ce procès. Vers 5h du matin le 3 décembre 2018, M. Cloutier-Gaumond se rend à la résidence de la victime dans la municipalité de Buckland, une massue artisanale à sa ceinture. Il fracasse la porte de l’entrée située à l’arrière de la maison alors que la jeune femme dort dans son lit. Il la frappe à la tête à plusieurs reprises. Il la laisse pour morte et quitte les lieux. Il avait pris des amphétamines avant de commettre le crime. La victime a repris connaissance quelques heures plus tard et a réussi à appeler les secours. Plus de 25 fractures à la tête sont constatées à l’hôpital. Elle a aussi perdu son œil droit. Elle est plongée dans un coma et est dans un état critique pendant trois semaines. Les spécialistes ont alors commencé à reconstruire son visage avec des plaques de métal et des greffes de peau. Sa mère rapporte, lors de son témoignage, que la victime a subi 11 opérations et a passé plus de 60 heures dans le bloc opératoire. « Manifestement la victime est une survivante. Personne ne peut déterminer le moment ou les conséquences du crime se termineront pour la victime. », exprime le juge. Elle doit maintenant porter un casque ainsi qu’une prothèse capillaire afin de protéger son cerveau. Le tribunal rappelle aussi que l’agression était le point culminant d’une série de gestes commis par M. Cloutier-Gaumont.  « Le délinquant s’est acharné sur la victime par des actes intimidants et apeurants durant les mois d’octobre et novembre avant l’ultime agression d’une brutalité extrême commise dans le cours d’une invasion de domicile manifestement planifié alors que la victime dort paisiblement dans son lit. » Depuis la rupture en septembre 2018, il avait volé son conteur Hydro Québec à deux reprises et avait sectionné les freins de son véhicule. Lors de son témoignage, l’ex-conjointe avait révélé qu’elle était très craintive vis-à-vis l’agresseur à cette époque et que des membres de sa famille se relayaient afin de dormir à sa résidence pour ne pas la laisser seule, mais qu’elle leur avait donné congé le soir du 3 décembre. « Rarement aura-t-on vu un crime aussi répugnant, sordide et horrible. Quant au degré de responsabilité du délinquant, il est entier et il est très élevé. », exclame le juge avant de faire tomber la sentence de 15 ans de prison pour M. Cloutier-Gaumond. Le procureur, Me François Doyon-Gascon se dit satisfait de la sentence, même si la couronne demandait 20 ans, car elle serait tout de même représentative du crime et ne serait pas donnée souvent dans la région.