Un récent sondage réalisé par le syndicat a dévoilé la situation de plus en plus difficile pour les professionnels en milieu scolaire et la Côte-du-Sud n’est pas épargnée. La surcharge de travail se fait ressentir et les employés doivent s’occuper des cas lourds en priorité au détriment de certains jeunes. Alors que les difficultés se faisaient déjà ressentir dans le domaine, principalement pour les psychologues, tous les corps d’emploi professionnel éprouvent présentement des difficultés d’attraction et de rétention. « Il faut souvent aller en deuxième et en troisième affichage», explique Chantal Marcoux, déléguée du Centre de services de la Côte-du-Sud pour le Syndicat du personnel professionnel de l’éducation de Chaudière-Appalaches (SPPECA-CSQ). À titre d’exemple, une école a publié une offre d’emploi de bibliothécaire qui n’a pas été rempli depuis deux ans. Les écoles vont tenter plusieurs alternatives de dépannages dans l’intention de pourvoir le poste, mais les ressources humaines éprouvent des difficultés. Le Centre de services scolaire est à la recherche d’ergothérapeute, de conseiller à l’éducation préscolaire, de conseiller pédagogique pour la francisation, de bibliothécaire, d’agente de développement au Service aux entreprises et d’orthophoniste. Pour les services psychosociaux, deux postes sont à combler dans les pôles 5 et 6 (L’Islet et Saint-Paul). Ces postes pourraient être pourvus par, un psychologue, psychoéducateur, un conseiller en réadaptation ou un travailleur social. « On va essayer de travailler un peu plus en équipe multidisciplinaire pour venir en aide aux élèves ce qui veut dire que ce ne sera pas nécessairement un psychologue qui va être dans l’école, mais ça va être un psychoéducateur, un travailleur social, un agent de réadaptation, etc. », explique Mme Marcoux. Les écoles vont être également jumelées pour s’assurer qu’il y ait des services partout. Toutefois, cela n’assure pas qu’un professionnel sera présent à chaque jour sur place. Au niveau primaire, certaines plus petites écoles n’ont toujours pas trouvé de professionnels. Nouvelle réalité D’un affichage à l’autre, l’équipe devra diminuer les exigences au niveau de la formation. Mme Marcoux assure que cela ne veut pas dire que c’est un mauvais service, mais il faut se tourner vers d’autres types de professionnels pour répondre à la demande. « Il faut penser à des façons de revoir notre mode de fonctionnement parce qu’on ne peut plus assurer les services comme on les assurait avant. » Mme Marcoux indique que ce sont souvent des postes surnuméraires qui sont proposés, qui se veulent moins attrayant. Dans les dernières années, elle a observé un plus grand nombre de démissions ou bien des employés qui ont choisi de changer de poste au sein du Centre de services. Des départs à la retraite sont prévus pour les prochaines années, mais ce n’est pas une situation inquiétante pour le moment. De plus en plus lourd La surcharge de travail ne cesse de grimper. Les professionnels tentent de travailler en équipe, mais il est certain qu’un poste non comblé rallonge les délais. « Ce sont toujours les cas les plus lourds qui ont accès aux services. » Des ententes avec des firmes externes peuvent être demandées, mais cela coûte une grosse somme. De plus, ce n’est pas l’équivalent d’un professionnel directement sur place qui peut s’assurer de faire un suivi. Chaque professionnel doit faire une sélection dans ses tâches, ce qui ajoute une surcharge à long terme. « On dirait que chaque année, c’est de plus en plus lourd, il y a de plus en plus d’intervenants. (…) Parfois tu as des dossiers d’élèves qui peuvent te prendre beaucoup de temps, mais tu n’as pas le choix. » Les cas qui demandent moins d’interventions finissent donc sur une liste d’attente. Ils doivent se poser la question « On fait qui cette année? » en raison de la longue liste qui empêche un suivi assuré de chaque élève, autant au primaire qu’au secondaire. « Ce n’est pas idéal, mais c’est le contexte dans lequel on exerce. » Mme Marcoux conclut en rappelant l’impact significatif d’un professionnel dans la vie d’un élève, à court terme, oui, mais tout au long de sa vie adulte. « Ça l’a des bénéfices pour l’élève, mais de gros bénéfices aussi pour la société. »