
Contribuer à la parité à l’international

Gaëtane Corriveau, politologue originaire de Montmagny et formatrice du Groupe Femmes, Politique et Démocratie (GFPD), a participé à l’élaboration de la programmation de la Quinzaine tunisio-canadienne qui s’est déroulée à la fin du mois de mai. Son intervention s’inscrivait dans une série de rencontres, formations, conférences et échanges avec des femmes élues en Tunisie. Le sujet : l’importance des associations municipales afin de faire avancer les enjeux de la parité. Mme Corriveau a vécu une situation particulière en mars 2020, beaucoup discutée dans les médias. Celle-ci avait été invitée à Tunis en tant que formatrice par la Fédération canadienne des municipalités (FCM) afin de participer à une mission canado-tunisienne dans le cadre d’un Projet pour un leadership municipal inclusif (PLM). Rendue sur les lieux, elle a vécu un attentat terroriste et le début d’une pandémie, le tout dans la même semaine. Il est possible de lire son histoire en consultant l'article de 2020 Vivre un attentat et une pandémie...dans la même semaine!. Aujourd’hui sa collaboration avec la Tunisie se poursuit, mais en ligne, via la plateforme Zoom. La situation dans ce pays est particulière. En effet, le présent chaos politique jumelé au chaos sanitaire lié à la COVID-19, ne peuvent qu’ajouter des difficultés supplémentaires. « Le gouvernement doit travailler main dans la main avec la Santé publique pour arriver à des recommandations et des décisions qui vont permettre de protéger la population. Alors, il faut qu’il y ait une harmonie chez les décideurs », souligne Mme Corriveau. « En Tunisie, puisque c’est le chaos politique, il y a énormément de changements depuis les élections et, depuis la révolution de 2011, on change de premier ministre régulièrement. Il y a une instabilité politique à ce niveau-là et parallèlement à ça, sur le terrain, ils n’ont pas toutes les infrastructures et le réseau de santé que nous avons au Québec», ajoute-t-elle. Elle continue en mentionnant que l’on ne peut que se réjouir du fait de bénéficier de ces ressources ici puisqu’elles ne sont pas présentes là-bas. « Certains souhaitent maintenant quitter la Tunisie. C’est très dommage car en 2011, c’est la Tunisie qui a parti le bal avec le printemps arabe. C’est la Tunisie qui a souhaité aller vers la démocratie. Ça ne se développe pas en un an, deux ans non plus, alors c’est normal qu’il y ait de l’instabilité, mais ils avaient lancé le mouvement et ils avaient été suivis par les pays du Nord. » « Malheureusement, huit ans plus tard, ces autres pays ont vraiment régressé sur le plan des avancées vers la démocratie pour toutes sortes de raisons, qui leur sont spécifiques évidemment», explique-t-elle. Similitude avec le Québec Bien que le Québec soit très différent de la Tunisie, elle mentionne que les difficultés sont semblables pour les femmes des deux milieux, élues ou non. Des formations se veulent donc pertinentes pour ces femmes. « Le patriarcat est très présent dans tout ce qui a été créé comme structure politique », informe-t-elle. Mme Corriveau conclut en mentionnant qu’elle ne refuse pas de retourner en Tunisie, mais que la sécurité demeure très importante. Elle surveille donc la situation de près.


