20 novembre 2024

François Caron et Jean-Pierre Leclerc, des pompiers dévoués

François Caron et Jean-Pierre Leclerc, pompiers volontaires depuis 45 ans à Saint-Jean-Port-Joli, font partie de ceux qui se dévouent au bien-être de leurs concitoyens, souvent dans l’ombre. Pour eux répondre aux urgences va au-delà d’une simple vocation : c’est un choix de vie, une mission exigeante qui nécessite des sacrifices et un engagement quotidien partagé avec leurs proches et leurs collègues.

Lorsque nous les rencontrons à la caserne de Saint-Jean-Port-Joli, les deux individus enfilent fièrement leurs uniformes ornés d’épaulettes symbolisant leur parcours exceptionnel. Avec humilité, ils évoquent leurs années d’activité, émaillées de souvenirs marquants. Leur récit laisse entrevoir la force de leur caractère et l’attachement profond qu’ils portent à leur collectivité.

Depuis leur intégration au service incendie en 1979, les deux hommes ont gravi les échelons, apprenant sur le terrain et poursuivant des formations continues pour affronter les risques de chaque intervention. « Sans passion, on ne pourrait pas persévérer », confie M. Leclerc, exprimant une émotion palpable.

Être prêt à tout moment

Pour les deux hommes, être pompier volontaire signifie être disposé à tout moment pour porter secours, même dans les situations les plus périlleuses. « On ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre lorsque l’alarme retentit », souligne M. Caron. Et pourtant, à chaque appel, ils répondent présents, prêts à mettre leur sécurité en jeu pour celle des autres.

Parmi les interventions qui les ont le plus marqués, ils se remémorent particulièrement l’incendie du comptoir Sears en 1987. « Nous nous sommes retrouvés dans une situation extrêmement dangereuse. On s’en est sortis, mais c’était ‘’chaud’’ », raconte M. Leclerc. Cette expérience a renforcé leur conscience de l’importance de la formation continue et de la cohésion au sein de leur équipe.

Les deux soldats du feu se souviennent également des opérations difficiles sur l’autoroute 20, où ils ont dû procéder à des désincarcérations après de graves accidents. « Ces interventions sont physiquement et mentalement exigeantes, mais nous sommes là pour porter secours aux victimes dans les moments les plus critiques. Chaque seconde compte », expliquent-ils.

Au fil des ans, une camaraderie forte s’est tissée entre les pompiers de Saint-Jean-Port-Joli. Pour eux, la solidarité au sein de la caserne est primordiale, car elle contribue à surmonter les enjeux inhérents à la profession. « Pendant les interventions, la hiérarchie s’efface pour laisser place à un esprit d’entraide. Nous veillons tous les uns sur les autres. En mission, nous formons une véritable famille », souligne M. Leclerc. Cette solidarité se manifeste également lors des moments de convivialité, comme les repas de Noël et les cérémonies de reconnaissance, où les pompiers célèbrent leurs réussites, partagent leurs expériences et se soutiennent face aux défis du métier.

Les familles, un soutien fondamental

Le soutien de leurs familles a été indispensable pour les aider à accomplir leur mission. Les proches de MM. Caron et Leclerc ont dû s’adapter aux absences fréquentes et aux appels nocturnes imprévus, en acceptant les inquiétudes liées à ce métier. « Nos conjointes et notre entourage, même dans l’ombre, ont toujours été là pour nous épauler. Leur présence est essentielle, et nous leur en sommes infiniment reconnaissants », déclare M. Caron avec émotion dans la voix.

Transmettre la passion

Aujourd’hui, MM. Caron et Leclerc se réjouissent de voir de jeunes recrues rejoindre le service incendie, animées par le désir d’aider leur communauté. Ils espèrent communiquer leur passion aux nouvelles générations et perpétuer les valeurs de courage et de solidarité qui ont guidé leur propre parcours. Pour eux, la formation de la relève dépasse le cadre des compétences techniques ; il s’agit de transmettre un esprit de dévouement et d’altruisme. Ces vétérans souhaitent que les pompiers débutants sachent préserver cet héritage et s’investissent avec la même ardeur, malgré les défis et les pressions économiques qui affectent les services d’incendie en milieu rural.

Une évolution technologique

Ces vétérans ont également été témoins de l’évolution technologique du métier de pompier au fil des décennies. « À nos débuts, nous étions alertés par un système rudimentaire de téléphones rouges, qui sonnaient chez tous les détenteurs de cette ligne spéciale en cas d’urgence », se remémore M. Caron. Ce dispositif a ensuite été substitué par des téléavertisseurs portatifs, puis par des structures de communication VHF, permettant une meilleure réactivité.Aujourd’hui, le matériel inclut des GPS et des outils avancés, facilitant les opérations. « Ces avancées rendent les interventions plus sécurisées et mieux coordonnées, mais elles ne remplacent pas l’importance de la formation pratique et de l’expérience sur leterrain », précise M. Leclerc.