Alors que les gouvernements multiplient les discours en faveur de la lutte climatique, le Regroupement d’éducation populaire en action communautaire de Québec et Chaudière-Appalaches (RÉPAC) dénonce l’écart entre leurs déclarations et leurs interventions. Face à des mesures jugées inadéquates et injustes pour la Côte-du-Sud, elle appelle le peuple à s’unir pour engendrer de véritables réformes structurelles.
« Les citoyens doivent s’organiser pour exiger des transformations », affirme Naélie Bouchard-Sylvain, coordonnatrice de l’association qui milite vigoureusement pour une réponse collective aux défis environnementaux et sociaux. Elle critique vivement l’inaction des gouvernements dans la lutte contre les bouleversements de l’écosystème et plaide pour un soutien renforcé à la population, en particulier dans les municipalités rurales.
Dans la foulée, elle fustige la participation du Canada à la Conférence de Bakou de 2024 sur les changements climatiques (COP29), qui s’est conclue le samedi 23 novembre dernier. « Faire acte de présence à la COP29 tout en autorisant des destructions environnementales le reste de l’année est intolérable et scandaleux », déplore-t-elle.
Elle regrette également que la responsabilité du changement repose majoritairement sur les individus, tandis que les initiatives systémiques demeurent insuffisantes, notamment dans les régions. « C’est incohérent de demander aux citoyens de réduire leur empreinte carbone alors que les infrastructures alternatives sont inexistantes ou inefficaces. On reproche aux gens d’utiliser leur voiture, mais où est le transport collectif adapté à nos petites communautés ? », s’interroge-t-elle.
De plus, Mme Bouchard-Sylvain souligne la difficulté d’accès aux véhicules électriques et aux bornes de recharge dans les MRC ainsi que le soutien continu des élus à l’industrie pétrolière.
Elle pointe également du doigt le manque d’appui à l’agriculture locale, ce qui rend souvent les marchandises importées plus abordables que celles produites au Québec. « Ce n’est pas normal que des tomates du Mexique coûtent moins cher que celles cultivées ici », estime-t-elle, dénonçant un déséquilibre dans les priorités des gouvernements, tandis que les sols agronomiques restent vulnérables.
Interrogée sur les actions concrètes que les citoyens peuvent entreprendre, Mme Bouchard-Sylvain insiste sur l’importance de l’engagement collectif. « S’organiser localement, participer aux conseils municipaux et défendre des enjeux communs, comme la préservation des terres, sont des moyens efficaces de faire pression sur les décideurs », recommande-t-elle.
Elle rappelle que la lutte contre les changements climatiques nécessite des transformations majeures, comparables aux mesures adoptées durant la pandémie de COVID-19. « Cela a montré que le gouvernement peut suspendre l’économie pour faire face à une crise. Pourquoi ne pas appliquer la même urgence à la crise climatique ? », questionne-t-elle.
Malgré tout, Naélie Bouchard-Sylvain demeure optimiste. « Je crois profondément au pouvoir civique et à sa capacité de provoquer des métamorphoses », déclare-t-elle avec conviction.
Elle s’appuie sur le travail des organismes membres du RÉPAC, qui observent toutefois une augmentation de la pauvreté et un affaiblissement du filet social. « Les citoyens se sentent abandonnés en Côte-du-Sud, mais ils ont aussi la force de s’unir autour de préoccupations communes », conclut-elle.