Dans le cadre du projet de loi 67, Éric Poulin, président de l’Ordre des optométristes du Québec, réclame des modifications législatives pour permettre à ses membres de jouer un rôle clé dans les soins oculaires, afin de soulager les hôpitaux en Côte-du-Sud et ailleurs au Québec.
Selon lui, bien que ces professionnels puissent déjà prescrire des médicaments et soigner certaines maladies des yeux, leur pratique est restreinte. « Dès qu’une différente liste est adoptée, elle devient vite obsolète. Les innovations médicales avancent rapidement, mais changer une loi peut prendre jusqu’à cinq ans », déplore-t-il.
La demande des optométristes vise à moderniser le cadre réglementaire pour les autoriser à utiliser les traitements les plus récents sans attendre des mises à jour bureaucratiques. Cette flexibilité pourrait soulager les médecins et désengorger les urgences, offrant ainsi aux patients des soins plus hâtifs et adaptés. Cette initiative aurait des effets positifs sur les communautés.
M. Poulin précise que l’objectif n’est pas de révolutionner la profession, mais de simplifier les procédures et de réduire les obstacles administratifs. « Nous sommes prêts à intervenir davantage en première ligne. Il suffit de nous en donner les moyens », affirme-t-il. En permettant aux optométristes d’exploiter pleinement leurs compétences, les patients pourraient recevoir des soins plus rapidement, sans passer par des étapes inutiles.
Interrogé sur la position des élus,
M. Poulin se montre prudemment optimiste. « Le gouvernement est favorable à ces idées. D’autres ordres, comme ceux des pharmaciens et des médecins, soutiennent également ces réformes. Mais le processus législatif est complexe, et il s’agit de savoir quelles priorités seront retenues. » Pour l’instant, nous ne sommes pas inclus dans le projet de loi 67, laissant leur demande en suspens.
Concernant la situation en Côte-du-Sud, M. Poulin énonce qu’il est satisfait de leur répartition : « Globalement, nous remplissons les besoins, avec des services accessibles. »
Cependant, ceux-ci se disent prêts à faire davantage pour alléger le système de santé. « Nous sommes convaincus de pouvoir jouer un rôle accru en première ligne, et le gouvernement nous a déjà sollicités à cet effet. Mais il nous faut les outils réglementaires pour y parvenir pleinement. »
L’Ordre des optométristes du Québec appelle à une mise à jour rapide de la loi pour répondre aux exigences croissantes en matière de soins de première ligne. Si les changements tardent, tout le système de santé pourrait continuer à subir des retards et des complications inutiles. Pour Éric Poulin, l’enjeu est clair : leur permettre d’agir librement, au bénéfice de tous les Québécois.