23 novembre 2024

Rosalie Drapeau marche vers les Olympiades

Rosalie Drapeau, une athlète aulnoise de 20 ans avance un pas à la fois vers les Jeux olympiques de Los Angeles en 2028. Elle accumule les podiums sur la scène nationale dans une discipline peu connue, la marche rapide, tout en menant une vie de jeune universitaire.

« J’ai découvert cette spécialité presque par hasard au secondaire, inspirée par deux adolescents plus âgés de mon école, le Collège Sainte-Anne-de-la-Pocatière. J’avais déjà un intérêt pour la course de longue distance, et on m’a proposé d’essayer la marche olympique qui est également très exigeante au niveau cardio », explique-t-elle. Depuis, cette passion ne l’a jamais quittée, et elle a gravi les échelons pour devenir l’une des meilleures Canadiennes dans cette discipline.

L’athlète a connu une progression rapide, participant à plusieurs épreuves prestigieuses, tant nationales qu’internationales. « J’ai vraiment commencé à bien performer après mes premiers Jeux du Québec, où j’ai terminé troisième. Ensuite, j’ai obtenu plusieurs podiums dans d’autres compétitions importantes, comme les championnats canadiens et des championnats aux États-Unis, où j’ai fini troisième derrière une Olympienne », raconte-t-elle avec fierté.

Récemment, elle a décroché la médaille d’or aux championnats canadiens sur 20 kilomètres. À juste 20 ans, elle n’a pas encore atteint son plein potentiel, qui culmine généralement vers 25 ans dans cette spécialité. Elle aspire donc légitimement à représenter le Canada aux Olympiades de Los Angeles en 2028, un objectif ultime. « Je vise clairement les Jeux olympiques », confie-t-elle.

La marche rapide, dites-vous ?

« Mon sport est méconnu du grand public, souvent éclipsé par des disciplines plus populaires comme l’athlétisme ou le cyclisme. Pourtant, il demande une rigueur et une endurance physique considérable », énonce l’athlète.

La marche rapide se distingue de la course par une technique très stricte, avec deux règles fondamentales : le contact permanent avec le sol et l’obligation d’attaquer du talon, genou tendu. Ces éléments doivent être respectés, sous peine de recevoir des réprimandes des juges. Trois avertissements peuvent occasionner une pénalité, et en cas de récidive, le marcheur risque la disqualification.

« Mon sport sollicite énormément le système cardiovasculaire. En compétition, on peut se déplacer à un rythme de moins de cinq minutes par kilomètre, ce qui est impressionnant. La cadence des pas est presque aussi rapide que celle de la course à pied », explique-t-elle. Rosalie Drapeau est consciente des sourires que son déhanchement peut provoquer chez les passants lorsqu’elle s’entraîne. « Cette technique nous permet d’aller plus vite. Il faut beaucoup de coordination et de souplesse pour la maîtriser », déclare-t-elle.

Un sport encore méconnu

Pratiquer la marche rapide au Québec n’est pas sans difficulté. Cette spécialité est peu développée et manque de soutien institutionnel. «C’est un sport qui demande beaucoup de détermination. Il y a peu d’athlètes, et on est souvent seul, ce qui peut être démotivant. Il faut avoir une grande discipline personnelle pour persister », explique Mme Drapeau.

Actuellement, elle s’entraîne avec le club d’athlétisme de l’Université Laval, même si l’établissement n’a pas d’équipe officielle dans cette discipline. Néanmoins, elle y trouve du soutien ainsi que des coachs prêts à l’accompagner dans sa quête.

En dépit des embûches, la marche olympique continue de lui apporter un sentiment de dépassement de soi et de fierté, qui la motive à persévérer malgré les obstacles. « C’est le fait de repousser mes limites qui m’encourage à sortir chaque heure et à persister même si mon sport n’est pas encore très reconnu ici. » Elle espère que des programmes dédiés à son activité physique naîtront, non seulement au Québec, mais aussi à travers le Canada.

Pour l’instant, seule la Colombie-Britannique propose du soutien aux athlètes de marche rapide, ce qui en fait une exception au pays. « Avec plus d’appui, on pourrait voir émerger une nouvelle génération d’Olympiens talentueux. Ce serait génial d’avoir plus de compétitions et de visibilité pour ce sport, qui a tant à offrir », conclut-elle.

Une universitaire comme les autres, ou presque...

En parallèle de sa carrière d’athlète, Rosalie poursuit des études en enseignement des sciences au secondaire. « C’est beaucoup de boulot, mais j’aime bien mon parcours académique. Je parviens à équilibrer l’école, le travail et les entraînements, même si ce n’est pas toujours facile. J’essaie aussi de garder une vie sociale active, de passer du temps avec mes amis et ma famille. C’est important pour la santé mentale », confie-t-elle.

Ainsi, elle pourra continuer d’inspirer les jeunes athlètes d’excellence qui fouleront le plancher de sa future salle de classe.