‘’Ça fait trois ans que nous sommes abandonnées à nous-même aux soins intensifs de l’Hôpital de Montmagny. Nous ne pouvons pas nous fier sur [la DIS du CISSS] et les événements du 2 et 3 mars derniers nous le démontrent’’ avancent Marlène Janie-Donais et Guylaine Careau, infirmières qui ont dû gérer la crise sur le terrain.
En effet, il importe de rappeler que, dans la nuit du 2 et 3 mars derniers, l’unité des soins intensifs a été fermée à la dernière minute à cause du manque de personnel, engendrant des conséquences collatérales substantielles pour toutes les autres unités de l’Hôpital de Montmagny, et, potentiellement pour la sécurité des patients, selon ce qu’a expliqué Mme. Donais au Journal dans son édition du 6 mars 2024.
Concrètement, les infirmières, qui ont sonné l’alarme en décembre 2023, reprochent notamment à la DSI du CISSS de ne pas avoir été proactifs dans la gestion de ce dossier, de ne pas avoir écouté les solutions proposées, de ne pas avoir informé les équipes en place et de ne pas avoir appliqué le protocole approprié, soit l’envoi d’une note de service et d’un avis aux médecins et la mise en place d’une trajectoire de transfert.
Une réaction du CISSS qui ne passe pas
De surcroit, les infirmières ne digèrent pas la réponse du CISSS à leur sortie médiatique du 4 mars dernier. En effet, sur les ondes de Radio-Canada, l’organisation a nié toute rupture de services aux soins intensifs de l’Hôpital de Montmagny les 2 et 3 mars derniers, tout en affirmant que les soins y étaient sécuritaires.
‘’Je n’ai pas de mots, je me sens trahie’’, avance Mme. Donais. Quant à elle, Mme Careau soutien : ‘’Quand j’ai entendu la réponse du CISSS, mes cheveux se sont dressés sur ma tête! C’est odieux qu’une direction qui a pris de mauvaises décisions nous jettent le blâme’’.
Pour ajouter l’insulte à l’injure, les infirmières reprochent à la DSI son ‘’silence-radio’’ depuis les événements. Elles auraient grandement apprécié qu’un dirigeant de cette direction du CISSS se déplace pour les rencontrer, et pour leur expliquer leur gestion de cette crise. Au final, elles constatent un bris du lien de confiance avec celle-ci, ajoutant que sa crédibilité est affectée. Néanmoins, elles apprécient que des gestionnaires et dirigeants locaux aient pris le temps de les rencontrer mardi dernier, afin de les écouter.
Pour le futur, les infirmières espèrent qu’elles ne subiront pas de représailles à cause de leur sortie médiatique. ‘’S’il y en a, nous y ferons face. Nous devions absolument dénoncer la situation et faire bouger les choses pour la sécurité des patients’’, explique Mme. Careau. Elles espèrent également que dans le futur, des mesures seront prises en amont afin d’éviter ce genre de situation de crise.