Yves Coulombe raconte qu’il est revenu résider à Saint-Raphaël il y a quelques années après avoir habité dans une autre municipalité pendant une longue période. Sa maison est située sur la rue Principale. Une des premières choses qu’il aurait remarquée après son déménagement est le passage d’un grand nombre de camions lourds chaque jour sur sa rue. Cela pourrait aller jusqu’à une centaine par jour selon le citoyen.
En discutant avec ses voisins, il aurait réalisé que cette circulation nuit à la qualité de vie de plusieurs autres citoyens. Selon M. Coulombe, plusieurs lui ont confié que les camions font beaucoup de bruits lorsqu’ils passent, qu’ils causent parfois des secousses dans les maisons et que certains tachent les maisons plus près de la rue. Il ajoute que cela empêche les citoyens de profiter de leurs espaces extérieurs. Il mentionne également que ses concitoyens et lui trouvent que la rue n’est pas assez large pour la circulation de tels camions, ce qui peut causer des enjeux de sécurité.
M. Coulombe a choisi de faire circuler deux pétitions distinctes : une pour les citoyens qui habitent directement sur la rue Principale et une pour ceux qui habitent aux alentours. Pour la première, il a amassé environ 125 signatures et pour la deuxième environ 350. Il affirme toutefois qu’il avait pris sa décision après quelques semaines seulement car il jugeait avoir suffisamment de noms pour prouver qu’il y avait un problème dans le secteur. Il croit cependant qu’il aurait pu en amasser beaucoup plus s’il avait décidé de continuer.
Le citoyen explique qu’il a finalement déposé sa pétition au conseil municipal en février 2023. Il n’aurait pas reçu de suivi avant de voir dans le journal municipal quelques mois plus tard que la pétition avait été rejetée, mais il n’y avait pas d’explication supplémentaire. Il déplore qu’il n’y ait pas eu de changement depuis la mobilisation et que le conseil municipal ne semble pas avoir entrepris d’action afin de régler le problème.
Le maire Richard Thibault affirme que le conseil a porté une attention particulière à la pétition avant de finalement choisir de l’écarter. Le manque de solutions pour régler le problème aurait poussé le conseil à prendre cette décision, même si la situation n’était pas idéale pour les citoyens. « Nous sommes conscients qu’il y a des désagréments au niveau du bruit et de la poussière, particulièrement durant le jour parce qu’il y a une circulation assez importante dans le secteur. »
M. Thibault précise d’abord qu’une étude a été réalisée durant l’été 2023 afin d’analyser la circulation sur la rue Principale. Selon les résultats obtenus, il y aurait en effet une centaine de véhicules lourds qui y circulent chaque jour. Toutefois, environ 30 % des véhicules seraient des autobus scolaires et un autre 30 % des camions proviendraient d’entreprises locales. Seul le reste serait des camions qui viennent de l’extérieur de Saint-Raphaël. Le maire est donc d’avis que la majorité de la circulation demeurerait la même si les camions qui ne sont pas locaux étaient déviés.
Le maire explique aussi qu’il est difficile de trouver une voie de contournement par laquelle les camions pourraient passer. Il précise que la rue Principale est la seule dans le village dans laquelle les camions peuvent passer. Il croit que de les permettre dans une autre rue serait seulement déplacer le problème que vivent certains citoyens vers d’autres. Le prochain chemin disponible serait le 2e rang, mais il ne serait pas adapté au passage de camions lourds. Le prochain chemin provincial demanderait un détour de plusieurs kilomètres, selon M. Thibault. Finalement, il affirme qu’il est difficile de considérer l’option de construire une voie de contournement, car le projet coûterait plusieurs millions, donc très cher aux contribuables.
M. Thibault conclut en affirmant que la vitesse dans le secteur avait été limitée à 40 km/h et que les camionneurs semblaient s’y conformer. Il soutient que la Sûreté du Québec est souvent présente dans le secteur, mais que peu de contraventions ont été remises. Il ajoute que dans les 20 dernières années, il y aurait eu un seul accident avec blessés enregistré dans le secteur.
Le maire affirme que le conseil continuera de surveiller la situation, mais que pour le moment aucune solution ne semble envisageable afin de diminuer les désagréments que vivent les citoyens du secteur à cause du passage des véhicules lourds.