La communauté de l’Isle-aux-Grues est en pleine réflexion sur l’avenir de son église patrimoniale. Alors qu’elle envisage sa désacralisation, elle souhaite protéger de manière pérenne ses particularités ancestrales.
Construit en 1888, l’édifice est reconnu pour sa structure en bois unique et ses détails architecturaux rares tels que son haut clocher et sa flèche pour les navigateurs. Malgré qu’aucune célébration ne s’y est tenue depuis quelques années, le conseil municipal a choisi de la citer comme immeuble patrimonial, à la demande de la Fabrique de l’endroit. Pour celle-ci, cette reconnaissance est essentielle afin de protéger ses caractéristiques culturelles. « Avec cette citation, notre but est de préserver des éléments clés de la charpente. Nous désirons éviter qu’elle soit transformée en discothèque ou en bar de danseuses par exemple, » explique Éric Gervais Després, président de l’organisation.
La communauté locale a été activement impliquée dans ce processus. Une réunion publique a rassemblé plus de la moitié de la population dans le but de discuter des différentes avenues possibles pour l’avenir de l’église. « Les citoyens veulent la garder, mais pas à n’importe quel prix. Nous devons trouver un équilibre entre conservation et utilisation future, » souligne-t-il.
Cette citation patrimoniale ouvre également la porte à des subventions et programmes de soutien supplémentaires, essentiels pour assurer sa préservation. « Nous explorons toutes les options, y compris la vente à un privé ou à la Municipalité, tout en veillant à ce que les aspects historiques soient protégés, » ajoute-t-il.
L’un des défis importants reste la logistique liée à l’emplacement de l’île, notamment en termes d’hébergement et de transport. « Nous devons trouver des solutions adaptées à nos capacités et contraintes locales, » explique M. Gervais Després.
Actuellement en bon état, la bâtisse nécessite tout de même un entretien constant. « Nous la chauffons au printemps et effectuons des travaux de rénovation tels que la peinture. Cependant, sans messes régulières, nous devons envisager l’avenir et nous préparer à d’éventuels ouvrages de maintenance majeurs, » a précisé le président de la Fabrique.
La Vente des âmes, une tradition locale rebaptisée Vente des croix, joue un rôle crucial dans son financement pour sa conversation « C’est une initiative collective qui montre à quel point la population tient à ce monument, » déclare-t-il.
En attendant, l’église est ouverte aux touristes pendant l’été, offrant une exposition sur son histoire et ses objets religieux. « C’est une manière de partager notre patrimoine avec les visiteurs et de maintenir un lien avec la communauté, » conclut-il