La saga de la belle-mère indigne s’est conclue le vendredi 25 octobre 2024 au Palais de justice de Montmagny. En effet, le juge Stéphane Poulin, de la Cour du Québec, chambre criminelle et pénale, lui a imposé une peine de sursis de 18 mois, assortie d’une ordonnance de remboursement de 2 000 $, malgré l’absence de remords de la prévenue et un risque de récidive significatif.
Coups, menaces, insultes et même exécution de son chat : tels sont les sévices qu’a infligés la femme à une adolescente, sa belle-fille, entre 2020 et 2022. Au cours de cette période, avec la complicité de son conjoint, le père de l’enfant, elle l’a également dépouillée de toutes ses économies, soit plus de
20 000 $, notamment pour financer des soirées de beuverie dans des bars de la Côte-du-Sud. Au printemps 2024, elle a plaidé coupable à des chefs d’accusation de fraude, de harcèlement criminel, de voies de fait et de cruauté envers les animaux.
Lors des représentations sur la sentence, la défense avait proposé une peine d’emprisonnement dans la collectivité, tandis que la Couronne avait réclamé quelques mois de détention ferme pour l’inculpée. Le juge Poulin a donc dû arbitrer ce débat.
D’entrée de jeu, dans son verdict rendu le 25 octobre dernier, le Tribunal a soulevé la nature prolongée des gestes répréhensibles, reconnaissant que l’abus de confiance a accentué les séquelles psychologiques et émotionnelles pour la victime, une jeune fille vulnérable. Il a également dénoncé fermement les violences envers une mineure et un animal, qualifiées d’inacceptables dans notre société.
De plus, le magistrat a souligné que le comportement de la prévenue au cours des audiences et son absence de remords ont révélé une difficulté à saisir la gravité de ses actes. Cet aspect a été renforcé par un rapport présententiel qui a conclu à un risque de récidive significatif.
Malgré la sévérité des accusations, le Tribunal a dû prendre en considération certains éléments atténuants liés au profil de la délinquante. Mère de plusieurs enfants et sans emploi, elle vit de l’aide sociale depuis plusieurs années. Elle souffre également d’un état dépressif chronique depuis 2013, une situation qui a influencé le verdict, bien qu’elle ne puisse justifier ni excuser les infractions commises. Son entourage, marqué par la présence d’un conjoint criminalisé, a contribué à la création d’un climat propice à la récidive.
Aussi, malgré un passé judiciaire incluant des délits de vol et une condamnation pour possession de stupéfiants, la belle-mère indigne avait jusque-là respecté les ordonnances de sursis antérieures.
« Les circonstances particulières avancées dans la présente affaire, le profil de la délinquante ainsi que sa situation personnelle justifient que la peine soit purgée dans la collectivité. En d’autres mots, malgré la gravité objective et subjective des infractions commises, cette affaire présente suffisamment de facteurs spécifiques pour écarter la sentence généralement imposée pour des crimes similaires », a déclaré le juge Poulin.
Ainsi, la répétition des transgressions et leurs conséquences profondes ont amené la cour à opter pour une peine de sursis de 18 mois, assortie de conditions contraignantes, comprenant une interdiction de contact avec la victime et un suivi intensif par un agent de probation.
Par ailleurs, l’accusée devra rembourser
2 000 $ à sa belle-fille avant octobre 2026. En cas de non-paiement, une sentence d’emprisonnement de deux mois pourra être imposée.
En choisissant une peine de sursis stricte, le Tribunal a cherché un équilibre entre réhabilitation et sécurité de la collectivité. Cette décision, qui met en relief les lourds facteurs aggravants et les éléments atténuants, reflète la volonté de contrôler étroitement les comportements délinquants dans les affaires de violence familiale et de fraude, tout en tente de prévenir la récidive.