22 octobre 2024

Petite histoire de la rue de la Branlette

Alors que la saison estivale bat son plein, la rue de la Branlette à Saint-Jean-Port-Joli, par son nom singulier, attire toujours les curieux, les farceurs et les Tictokers. À leur plus grand désarroi, cette dénomination particulière ne réfère pas à l’acte solitaire, mais bien à l’histoire port-jolienne.

La plupart des passants qui déambulent sur la route de l’Église et aperçoivent pour la première fois cette pancarte demeurent pantois et dubitatifs devant celle-ci. Les influenceurs s’y arrêtent pour y capter un live viral, alors que des farceurs prennent la peine d’y identifier deux entreprises fictives sur Google Maps : le Sport de main et le Mou’v de main. Or, cette voie de circulation est en soi tout à fait commune. Il s’agit d’un cul-de-sac logeant une dizaine de propriétés comme les autres.

« Un peu oui [je pense que l’attention qui a été portée à cette rue est disproportionnée], mais le tout demeure amusant au final », déclare M. Stephen Lord, directeur général de Saint-Jean-Port-Joli. En effet, celui-ci croit que la municipalité possède de nombreuses autres attractions plus intéressantes pour se faire connaître. De plus, il se réjouit que la vague de vandalisme ayant touché les infrastructures de la rue de la Branlette se soit résorbée dans les précédentes années et que par exemple, sa pancarte n’ait pas été volée dernièrement.

Une histoire au caractère singulier

La rue de la Branlette suscite curiosité et interrogations quant à la provenance de son nom tant chez les citoyens que les visiteurs. Ce terme particulier et son origine font l’objet de discussions et de thèses diverses. Selon la Commission de toponymie, le mot « branlette » signifie l’habitude de branler la tête. Cependant, la tradition orale offre deux scénarios pour expliquer la désignation de cette rue.

La première interprétation se fonde sur la mauvaise qualité de cette voie de communication à l’époque. Les voyageurs, secoués par les nids-de-poule et les aspérités du chemin, disaient qu’ils avaient la « branlette » en référence au mouvement incessant de leur tête et de leur corps pendant le trajet.

La seconde hypothèse évoque un mendiant ayant vécu le long de cette route à la fin du XIXe siècle. Son nom de famille étant difficile à prononcer, les habitants l’auraient surnommé « La Branlette ».

Au final, ce nom curieux demeure un sujet de conversation inépuisable, tant pour les citoyens que les Tictokers. Peut-être qu’un jour, la découverte d’archives oubliées viendra éclaircir ce mystère. En attendant, la rue de la Branlette demeure un emblème pittoresque du patrimoine port-jolien.