06 septembre 2024

Pour des vacances mémorables

Au cours des prochaines semaines, certains vacanciers profiteront simplement de leur temps libre, d’autres se lanceront à la conquête de nos plus belles régions, alors que quelques-uns se permettront les plus belles extravagances de leur année. Tous souhaiteront que leurs vacances soient mémorables.

J’ai vécu mon enfance dans les années 1990. Aujourd’hui, entre 25 et 30 ans plus tard, mes souvenirs d’enfant ont percolé dans mon esprit d’adulte. Je peux maintenant raconter comment ont été créés mes plus beaux souvenirs de vacances d’été.

1. Le Country Motel

Nous sommes en 1993. Gervais, mon père, Carole, ma mère, Jonathan, mon frère et moi-même nous nous mettons en route pour le Zoo de Granby dans notre Dodge Colt Wagon. Au passage, nous arrêtons rendre une visite de courtoisie à l’oncle Serge et la tante Nadia. Ceux-ci décident de se joindre à l’aventure, les hommes assis à l’avant, les femmes et les enfants s’entassant sur le banquette arrière. Arrivés à Granby en fin d’après-midi, nous nous mettons à la chasse à la chambre d’hôtel car pour Gervais, nostalgique de sa jeunesse d’aventures, une réservation était superflue. Or, aucune chambre n’est disponible sauf une, au Country Motel. Lorsqu’on y entre, nous constatons qu’elle est peuplée de poussière, d’araignées et de coquerelles. La faune fréquentant l’établissement est également particulière. Aujourd’hui, je le qualifierais de motel à passes. Nous n’avons pas dormi au Country Motel, mais nous y sommes allongés entièrement habillés. Néanmoins, nous avons choisi de prendre la situation avec humour et d’en rire. Nous continuons d’ailleurs de le faire aujourd’hui, le Country Motel étant encore un sujet de blagues dans nos réunions de famille.

Ainsi, pour que des vacances soient réussies, je suis d’avis qu’il ne faut pas craindre qu’elles soient imparfaites et qu’il est préférable de privilégier l’humour au drame.

2. La Sainte-Cath

Au cours de l’été 1995, nous avons choisi la ville de Montréal comme destination de vacances. Il faut dire que la métropole allait assurément nous dépayser, car je suis né et j’ai grandi dans un village de 600 âmes. Cette fois, Carole et Gervais avaient appris la leçon et avaient réservé notre hébergement et nos activités à l’avance. Gervais, toujours aussi nostalgique, avait choisi l’Hôtel Universel, endroit où il demeurait dans ses années de gloire de joueur de ballon-balai. Ces vacances ont été mon premier contact avec la « grande ville », où j’ai finalement fait mes études universitaires. Je suis tombé en amour avec la « vibe » montréalaise. Je me souviens avec candeur de nos déjeuners au Nickels, de nos balades en métro, de notre escalade de la tour du Stade Olympique. J’ai aussi une profonde sympathie pour Carole et Gervais, qui craignaient d’être victimes de pickpockets en se promenant sur la Sainte-Catherine, au point qu’ils ont caché sur eux leur argent. Pour ma part, j’ai été fasciné par la foule, par la diversité et par les murs de chaussures offertes dans les magasins.

Ainsi, pour que des vacances soient réussies, je suis d’avis qu’il ne faut pas craindre de sortir des sentiers battus, ni d’affronter les nouveautés et l’inconnu.

3. Old Orchard Beach

Gervais, Carole, Jonathan et moi-même nous sommes rendus à Old Orchard Beach avec notre Dodge Caravan Mauve 1997 flambant neuve, notre premier voyage aux États-Unis. Gervais avait encore omis d’effectuer des réservations à l’avance, mais la recherche d’hébergement a relativement été sans histoire, si ce n’est que nous avons abouti dans une chambre de motel brune, orange et beige directement sur la plage. Nous avons beaucoup ri lors de ces vacances car nous ne parlions pas anglais, ce qui fut une source inépuisable de quiproquos, et parce que Jonathan a frappé par inadvertance une touriste avec sa balle au mini-putt « Pirate’s Cove Adventure». Néanmoins, aujourd’hui je me souviens particulièrement de mes escapades matinales sur la plage au petit matin. Avant le réveil de mes parents et de la masse de touristes, je m’assoyais seul dans le sable et j’admirais les vagues de l’Atlantique déferler sur le rivage, prenant à pleins poumons l’air marin.

Ainsi, pour que des vacances soient réussies, je suis d’avis qu’il faut ralentir le rythme et prendre le temps de profiter des petites joies de la vie.

Finalement, chers parents, pour que des vacances soient réussies, je suis d’avis qu’il faut prévoir des jours de repos au retour de celles-ci, car elles risquent d’être tout sauf une période de repos.