05 décembre 2024

Toujours face à des portes closes

L’histoire de Dina Randriamanana, Kintana Denault et Daniel Denault, publiée dans l’édition du 20 mars du Journal L’Oie Blanche, a ému et choqué plusieurs personnes aux quatre coins de la Côte-du-Sud. Malheureusement, leur cri de détresse a été ignoré par les autorités gouvernementales.

« Oui, nous allons bien. La vie continue, alors nous faisons de notre mieux avec les moyens que nous avons, »confie Mme Randriamanana avec une résilience remarquable. Néanmoins, la réalité de sa situation reste sombre.

En effet, malgré les joies de l’été qui égaient son quotidien, cette famille vit toujours des moments de désespoir et d’incertitude. Elle est encore impuissante face à un système qui semble les abandonner.

« Malheureusement, l’article n’a rien changé. Personne ne nous est venu en aide », avance-t-elle. L’épuisement du couple est palpable. « Nous sommes à bout de force, nous ne savons plus vers qui nous tourner pour demander du soutien, » énonce la dame.

Rappelons brièvement les faits. Cette dernière, d’origine malgache, a immigré au Québec en 2020 à titre de travailleuse étrangère temporaire dans un fast food de la Côte-du-Sud.

Or, son employeur a mis fin à son contrat de travail en 2021 lorsqu’elle lui a annoncé qu’elle était enceinte, une pratique illégale, reléguant son visa à celui de touriste. Bien que le père de l’enfant, son conjoint M. Denault, soit un citoyen québécois, la Régie d’assurance-maladie du Québec (RAMQ) a refusé de couvrir les frais de son accouchement et lui a refilé la facture de 10 750 $, une somme qui pèse lourd dans le budget de la jeune famille.

Bien évidemment ils l’ont jugée illégitime, considérant l’ensemble des circonstances, et ont souhaité la contester, mais en vain.

Depuis mars dernier, ils ont poursuivi leurs démarches en tentant notamment de mandater un avocat de l’aide juridique pour les accompagner dans leurs procédures. « Apparemment, nous ne sommes pas encore assez pauvres pour qu’ils nous aident dans notre combat, » affirme-t-elle.

Leur premier espoir résidait dans l’intervention du député provincial. Cependant, ce dernier s’est avéré impuissant face à leur demande. Quant à l’élu fédéral, il a renvoyé la balle à son collègue québécois.

La maison mère de la chaîne de fast food ayant illégalement congédié la femme enceinte demeure silencieuse, malgré une plainte formelle déposée à son sujet.

Malgré ces refus successifs, cette famille sudcôtoise a plusieurs raisons d’être fière. Notamment, elle a sensibilisé de nombreuses autres personnes qui se trouvent dans des situations similaires, mais qui n’ont pas la voix ou les ressources pour se faire entendre. De plus, elle a su garder la tête haute et son sourire dans l’adversité.