26 juillet 2024

Un marché immobilier avec beaucoup d’appelés, peu d’élus

L’accès à la propriété est encore difficile pour les jeunes et moins jeunes résidents de la Côte-du-Sud. Le marché immobilier étant toujours à la surchauffe, ceux-ci devront être préparés à naviguer à contre-courant afin d’acquérir une propriété.

Marie-Josée Ouellet, courtière en immobilier dans la MRC de L’Islet et Dominique Jacques, courtier en immobilier dans la MRC de Montmagny sont unanimes : le secteur de la Côte-du-Sud est toujours en forte demande en raison de sa vitalité économique et de la belle qualité de vie qu’il offre.

Néanmoins, un nouveau facteur s’est imposé dans le marché depuis la COVID-19, ce qui a changé les conditions de travail de plusieurs. « Nous constatons maintenant une forte affluence des gens urbains qui souhaitent quitter la ville pour venir vivre en campagne loin du trafic et de la proximité des voisins. Grâce au télétravail, ils peuvent bosser à la maison deux à trois jours semaine, se rendre à leur bureau en ville lorsque requis et profiter de la tranquillité de notre région le soir, où grandissent leurs enfants », explique Mme Bergeron.

Or, l’offre n’est pas suffisante pour combler cette forte demande. « Il n’y a pas beaucoup d’inventaire. Les propriétés affichées à un prix de vente d’environ 200 000 $ partent très vite, car c’est la gamme de prix la plus populaire. Le marché n’est pas encore revenu au niveau prépandémique », déclare M. Jacques.

Les courtiers en immobilier constatent que certaines propriétés mises en vente dans cette gamme de prix font l’objet d’une surenchère même si elles ont besoin de travaux, car les acheteurs n’ont pas d’autre option.

De son côté, Marie-Josée Ouellet a constaté un changement de comportement chez les potentiels vendeurs dans les dernières années. « Les personnes âgées ne veulent plus quitter leur résidence pour emménager dans un appartement plus petit ou dans une maison de retraite. Ils demeurent chez eux jusqu’à ce qu’ils n’en soient plus capables, à la toute fin de leur vie, limitant ainsi le nombre de maisons à vendre », énonce-t-elle.

Les impacts des taux d’intérêt élevés

Le marché des propriétés luxueuses mises en vente pour des montants plus substantiels est quant à lui affecté négativement par les taux d’intérêt plus élevés, selon le constat des experts en immobilier. Ils observent des délais de vente plus importants et une plus grande négociation du prix.

Quant aux perspectives futures, l’orientation de la Banque du Canada à propos des taux d’intérêt dictera les variations du marché. « Plusieurs familles qui ont acheté des biens en situation de surenchère durant la COVID-19 auront de la difficulté à les conserver si la situation économique ne change pas, surtout s’il s’agit d’une deuxième résidence », prévoit Mme Ouellet. « Si les taux baissent dans la prochaine année, le marché demeura très vigoureux » déclare
M. Jacques.

Des conseils pour les acheteurs

Les deux courtiers ont de précieux conseils à prodiguer aux futurs acheteurs. Avant de se lancer dans la chasse aux propriétés, il est fortement recommandé d’obtenir une préapprobation hypothécaire. Ceux-ci devront être proactifs dans leur recherche et visiter les propriétés mises en vente rapidement. De plus, une mise de fonds supérieure à 5% pourrait leur être bénéfique. Finalement, même confrontés à un marché en pleine effervescence, une inspection préachat demeure un incontournable.