23 avril 2024

Cégep en grève : 73% des professeurs en faveur

Près du trois quarts des membres du Syndicat des enseignantes et des enseignants des Campus de La Pocatière et de Montmagny (SEECLPM) sont en faveur du déclenchement d’une grève pouvant aller jusqu’à cinq jours. Les résultats ont été annoncés le mercredi 21 avril au soir, et ce, au terme d’une assemblée générale se déroulant plus tôt dans la journée. Les enseignants avaient la journée pour répondre au sondage anonyme afin de se prononcer sur la possibilité du déclenchement d’une grève au Cégep. Le taux de participation se dénombre à 93% des membres éligibles. Sur les 66 enseignants qui ont voté, 48 sont en faveur et 18 sont contre la grève. Le président du SEECLPM, David Boutin, se dit surpris des résultats, mais s’y attendait. «Vu que le contexte est assez criant présentement, j’avais l’impression que ça allait être du côté de la grève. À 73%, c’est quand même le même score qu’on avait eu en 2015 lorsqu’on avait voté en faveur de la grève. Donc, il y a quand même une certaine cohérence», explique-t-il. Il est toutefois surpris d’obtenir un tel résultat en contexte de pandémie. «Même si on est en temps de pandémie, même si on est en fin de session, même si on pense énormément aux étudiants dans le processus, il y a quand même eu 73% pour un syndicat qui n’est pas à la base pro-grève. On n’est pas des militants pro-grève en partant, donc ce n’était pas un vote acquis d’avance. C’est très surprenant vis-à-vis le contexte», confie M. Boutin au journal. L’heure d’agir Après plusieurs tentatives pour faire bouger les choses, rien ne change. Le Syndicat indique que la grève reste la prochaine option. «En ce moment, je vous dirais que ça fait un an et demi qu’on négocie avec le gouvernement. Ça fait un an qu’on n’a pas de convention collective, ça fait longtemps qu’on fait des approches auprès du gouvernement, qu’on fait des activités de mobilisation, des tintamarres, des sorties médiatiques, des interventions au niveau des plateformes sur les réseaux sociaux. On ne voulait pas en venir  au mouvement de la grève, mais on est rendu là», évoque M. Boutin. Le SEECLPM avait demandé que la négociation soit suspendue en raison de la pandémie, autant pour les enseignants que pour les étudiants, mais le gouvernement a dit non. Selon M. Boutin, il tente de profiter de la situation et cela va finir par se retourner contre le gouvernement. Début de grève d’ici la fin de session? Le président pense que les journées de grève vont être utilisées cet automne. Toutefois, l’option de se servir d’une journée d’ici la fin de la session, le 19 mai, demeure encore possible. Plusieurs enseignants se sont inquiétés pour les élèves en cette fin de session. M. Boutin rappelle que les actions portées sont dirigées contre le gouvernement, non contre les étudiants. «On s’entend qu’éventuellement la FNEEQ (Fédération nationale des enseignants et enseignantes du Québec) va être en mandat de grève et on va monter plus haut au niveau de la CSN (Confédération des syndicats nationaux). C’est lui qui va nous dire qu’on est en grève ou pas. Ce message se transmet à partir du 10 mai. La session finit le 19 mai, donc je verrais mal comment on pourrait mettre une journée de grève dans cette période, mais ça se peut», précise-t-il.