
La direction de l’école secondaire Louis-Jacques-Casault a pris la décision d’accentuer la surveillance de produits de tabagisme et de vapotage sur le terrain de l’établissement. Dès la prochaine année scolaire, les élèves contrevenant à la règle subiront une sanction. Une stratégie sera mise en place afin de sensibiliser les élèves aux effets des produits de vapotage ou de tabac et ainsi les aider à cesser de consommer. Depuis près de deux ans, le personnel de l’école secondaire a observé une augmentation du nombre d'élèves, de plus en plus jeune, qui vapotent. Ses membres ont donc décidé d’agir. « Si tu fumes ou si tu vapotes, ça appartient à tes parents, mais quand tu es à l’école sous notre responsabilité, le vapotage est interdit, tout autant qu’avoir du matériel pour vapoter en sa possession », explique le directeur de l’école, Bernard Pouliot. Il est en effet interdit selon la loi de fumer ou de vapoter sur les terrains de l’école ou d’avoir en sa possession le matériel nécessaire à sa consommation. Tout élève ne suivant pas la loi risque une amende entre 250$ et 750$. Une lettre a été envoyée aux parents la semaine passée pour les aviser de cette initiative : « En collaboration avec le Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS), nous allons nous doter d’une stratégie dont l’objectif est de prévenir le tabagisme, d’encourager la cessation tabagique et d’assurer l’application de la Loi », est-il écrit. M. Pouliot mentionne qu’il y a toujours eu un seuil de tolérance à la consommation puisque la loi interdit la vente au mineur, mais elle n’empêche pas les jeunes de consommer. Un danger actuel chez les jeunes est que plusieurs ajoutent du jus à haut taux de nicotines à leur liquide de base, ce qui les rend plus dépendants. En outre, les compagnies visent directement les jeunes pour l’achat de leurs produits. « Ce dont on se rend compte, c’est que la vape, qui devait servir comme un arrêt tabagique, va bientôt avoir un effet contraire. Le taux de nicotine étant tellement élevé, des élèves ne pourront pas arrêter facilement parce qu’ils vont devenir dépendant à la nicotine », souligne Caroline Morin, intervenante préventionniste pour le programme Ensemble, On D-Tox, qui participera en tant que ressource dans le projet. Elle mentionne que d’autres écoles secondaires planifient la même procédure. Création d’un comité Un comité, formé d’élèves et de membres du personnel sera mis en place afin d’élaborer des stratégies de préventions pour aider et sensibiliser les jeunes. « On va avoir un petit comité qui va être mis de l’avant pour travailler avec des élèves et du personnel de l’école à trouver des moyens pour faire de la prévention, essayer de trouver des alternatives, des activités du midi, etc., aussi, amenez nos jeunes à s’activer un peu plus, mais différemment », affirme M. Pouliot en donnant à titre d'exemples des activités sportives. « Les psychoéducatrices et l’infirmière vont avoir à outiller les jeunes pour mettre fin à la dépendance et les aider dans leur démarche pour cesser de consommer ou de vapoter », ajoute le directeur. Sanctions en gradation Tout dépendant de la situation, une première infraction pourrait causer qu’un avertissement afin de donner une chance à l’élève. Toutefois, en cas de récidives, le matériel pourrait être confisqué et remis aux parents. Enfin, si rien ne change, l’école pourrait utiliser les services policiers ou des inspecteurs du tabac. « On veut vraiment amener nos élèves à comprendre, à développer une logique par rapport à ça. Mais, s’il faut être coercitif parce qu’il y en a qui ne comprenne pas ce qu’on veut, à ce moment on n’aura pas le choix de donner de plus grosses sanctions», évoque M. Pouliot. Le directeur prévoit que tout va bien se passer : «Oui, il va y avoir des récalcitrants, il y en a toujours dans toute réglementation qu’on a à l’école, mais de façon générale, il y a un très haut pourcentage de jeunes qui collaborent très bien». Selon les résultats d’une Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire réalisée en 2017, pour un total de 1312 répondants de Montmagny-L’Islet, 42% avaient mentionné avoir déjà fait usage de cigarette électronique et 42% ont révélé consommer de façon régulière, plus d’une fois par semaine. Enfin, plus de garçons que de filles consomment régulièrement.


