21 novembre 2024

Ne donnez pas vos couteaux!

André Corriveau, qui fut à la tête du garage hérité de ses parents pendant plus de 40 ans, a troqué les voitures pour les couteaux. Et pas n’importe lesquels! Entre ses mains, ceux-ci deviennent des pièces de collection. S’il n’a jamais chassé, André Corriveau s’est toujours intéressé aux armes. Il en a vendu, affûté, réparé. Maintenant il les crée. Lors d’une récente entrevue menée par Marie-Ève Picard, il parle de cette nouvelle passion qu’il a développée. Au tout début, en regardant faire des personnes d’expérience soit sur Internet, soit à la télé lors d’émissions telle De l’acier et du feu, André a réalisé qu’il y avait deux façons de fabriquer des couteux : la forge, si l’on a l’espace et les moyens nécessaires, ou encore l’émoulage quand l’opération s’effectue à la maison. Cette technique comprend le dessin sur la plaque d’acier, la découpe et le traitement thermique. L’une de ses plus belles réalisations est un couteau de chasse Bowie, aussi appelé cure-dent de l’Arkansas. Il y a mis une centaine d’heures de travail, ce qui comprend son coffret en noyer. André se montre également fier de certains couteaux de cuisine en acier de Damas. Avec raison, car les éloges sont nombreux.

Sa recette? Pratique, pratique et pratique.
Les étuis en cuir qu’il fabrique, personnalisés pour la plupart, font aussi l’objet de toute son attention. Ici une peau de serpent ajoutée à l’endos, là un étui à double emploi pour accueillir un couteau de chasse / hachette de même qu’une pièce provenant de l’héritage familial que le client souhaitait voir incorporée à l’étui. Tout est cousu à la main. Ses produits s’adressent aux collectionneurs, chasseurs, aventuriers et chefs cuisiniers. Il fait aussi beaucoup d’affûtage pour ces mêmes clients. Si certains demeurent à Montréal ou aux Iles-de-la-Madeleine, le gros de sa clientèle se situe entre Rivière-du Loup et Drummondville. Ses mises en garde personnelles
  • Ne mettez pas vos couteaux de cuisine dans le lave-vaisselle;
  • Coupez toujours sur une surface de bois ou de plastique car la céramique, ça les gâte considérablement.
Le test de la tomate Après l’affûtage, il dit toujours : « Soyez prudent, avant il ne coupait pas! » Il n’y a rien de plus dangereux que lorsque vous devez forcer. LE test? Un couteau sans dents doit pouvoir couper une tomate facilement. Un peu de superstition Selon un vieil adage, il importe de demander cinq sous à la personne à qui vous remettez un couteau. Vous ne le donnez pas, jamais, car seul le Dieu de la coutellerie sait ce qui pourrait arriver… Production Ce qui au départ n’était qu’un loisir est vite devenu une véritable passion. Passion qui exige beaucoup de minutie. André Corriveau n’est pas une usine à couteaux. Comme le produit fini doit être parfait à ses yeux, sa production annuelle se situe entre 12 et 15 articles et un seul et unique d’entre eux est traité à la fois. Quatre à six heures par jour à œuvrer dans son atelier suffisent à son bonheur et à celui des acheteurs.