25 avril 2024

Les multiples chapeaux de Valérie

Si ses aînées se sont battues pour leurs droits et le font encore aujourd’hui, elles se réjouissent assurément de voir de jeunes femmes telle Valérie Mercier poursuivre la lutte et prendre dans la société la place qui leur revient. En 2010, fraîchement diplômée du Cégep Garneau en Design d’intérieur, Valérie Mercier faisait son entrée dans l’entreprise familiale fondée en 1956 : Atelier Décor Mercier. Non que ce choix lui ait été imposé par qui que ce soit; ses goûts, aptitudes et talents la menant tout naturellement dans cette direction. BNI lui ouvre des portes Trois ans plus tard, la jeune femme se joint à une vingtaine de gens d’affaires faisant partie du groupe de réseautage BNI (Business Network International). Très tôt elle en assumera la présidence et sera nommée membre par excellence à deux reprises. C’est au sein de BNI qu’un participant la remarque et l’invite à se joindre au conseil d’administration de la Fondation de l’Hôtel-Dieu de Montmagny. Ce qu’elle fera en 2015, alors qu’elle siège déjà au CA de la Chambre de commerce et d’industrie de la MRC de Montmagny. Engagement social En 2017, la Fondation de l’HDM lance une vaste campagne de financement visant à doter l’Hôpital de Montmagny d’un IRM (appareil d’imagerie par résonnance magnétique). Celle qui s’implique à fond - ou alors pas du tout - se met en devoir d’analyser la tâche qu’on lui propose. Essentiellement, elle se chargera de recruter des bénévoles, créer des activités de financement, des « stops payants » et, enfin, d’organiser l’événement reconnaissance à la toute fin de la campagne. Valérie se tire si bien d’affaire qu’elle deviendra vice-présidente du conseil… avant d’en assumer la présidence en septembre 2019. Si les femmes y étaient très peu représentées à son arrivée, elles y siègent aujourd’hui en grande majorité : neuf sur onze! Valérie admet volontiers que sa volonté de s’engager dans sa communauté lui a grandement été inspirée par ses parents. Son père, Michel Mercier, s’est impliqué notamment dans l’organisation du Festival de l’Oie Blanche, dans le hockey avec son fils Michael et à titre de conseiller municipal. Quant à sa mère, eh bien elle était là où Michel brillait par son absence.

Ici, elle a cette phrase fantastique : « Jusqu’à 23 ans, j’étais la fille à Michel. Aujourd’hui, je suis Valérie. »
L’heure des choix Les réunions hebdomadaires se multiplient, les invitations à joindre de nouveaux comités aussi. Que faire, que faire quand son horloge biologique se met à sonner? Valérie et son conjoint veulent des enfants. Laurent, qui a aujourd’hui 2 ½ ans, viendra au monde durant la pandémie. Excellent moment pour un congé maternité, avouez. Comme quoi on peut trouver du positif en tout. Son petit frère Justin, lui, voyait le jour il y a un an. Valérie a choisi : ce sera d’abord et avant tout sa famille et sa carrière. Quand on lui demande combien d’heures elle passe au bureau, elle répond : « J’essaie d’en faire juste 40. » Elle a ses trucs : tout d’abord, éteindre son portable une fois rendue à la maison. Elle est aussi bien entourée, les grands-parents étant très présents auprès des enfants. Son conjoint de même, évidemment. Les hommes s’impliquent de plus en plus à la maison bien que, estime-t-elle, la charge mentale revienne encore le plus souvent à la maman. Sa grande passion La jeune professionnelle est une grande voyageuse dans l’âme. Elle a déjà atteint un premier objectif, celui d’avoir, à l’âge de 30 ans, visité 30 pays! Ses périples l’inspirent dans son travail, elle y puise par exemple le vert de l’Irlande ou encore les textures du Maroc. Lorsqu’elle est à l’étranger, souvent réalise-t-elle à quel point les femmes sont bien au Québec, quoiqu’il y ait encore beaucoup de chemin à parcourir. « Quand on se compare, on se console! » Elle a passé deux semaines au Sénégal en voyage humanitaire, apportant son aide dans les écoles et les orphelinats. Valérie aimerait bien répéter ce genre d’expérience. Quant aux baraques allemandes qu’elle a visitées, où s’entassaient durant la guerre quelque 2 000 prisonniers, difficile de les évoquer sans frissonner.

Et l’avenir? Si elle se concentre aujourd’hui sur l’équilibre travail/famille, dont elle a fait sa priorité, elle se prend parfois à caresser le rêve d’enseigner soit les ficelles de son métier, soit le lancement d’entreprise. Qui sait? Si les femmes qui l’ont précédée n’avaient jamais rêvé, où en serait Valérie aujourd’hui? Valérie Mercier est membre de l’Association professionnelle des designers d’intérieur du Québec (APDIQ).