18 septembre 2024

Des applications nuisent aux banques alimentaires

L’implantation d’applications de liquidation de denrées invendues comme FoodHero dans les magasins de la Côte-du-Sud a des impacts négatifs sur les banques alimentaires des nos MRC. En cette période de rentrée scolaire, un moment de pression accrue pour les familles, la demande atteint des sommets.

Daniel Darveau, directeur général de Soupe au bouton, et Paule Giasson, directrice générale de La Maison la Frontière, sont unanimes : les dons alimentaires des épiceries locales ont diminué depuis l’arrivée de ces applications. « Nous comprenons parfaitement que ces entreprises cherchent à maximiser leurs revenus, c’est légitime. Toutefois, cela affecte négativement nos organisations », précise M. Darveau, qui tient à remercier ses fournisseurs pour leur
soutien.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Ces derniers mois, les organismes communautaires ont constaté une hausse marquée des demandes de soutien, qui se confirme en cette rentrée scolaire. Les besoins explosent alors que les ménages font face à des dépenses supplémentaires.

Mme Giasson explique que cette augmentation est liée à l’inflation, qui rend les produits de base de plus en plus coûteux. « Ce ne sont plus seulement des familles sans emploi qui réclament de l’aide, mais aussi des foyers avec un ou deux revenus », indique-t-elle. Les bénéficiaires incluent désormais des personnes âgées, de jeunes travailleurs et des immigrants au chômage, preuve que toutes les couches de la société sont
touchées.

Une solidarité régionale

Face à cette crise, la solidarité régionale est plus essentielle que jamais. De nombreux producteurs locaux offrent leurs surplus aux banques alimentaires. « Nous avons aussi des donateurs généreux qui appuient notre mission financièrement, ce qui est vital pour la pérennité de nos activités », souligne M. Darveau.

Malgré une gestion serrée des ressources, la situation pourrait rapidement empirer si la demande continue d’augmenter. « C’est un stress constant », admet-il, précisant que la continuité des services dépend largement du soutien communautaire.

Une aide qui va au-delà de l’alimentaire

En plus de l’aide alimentaire, La Maison la Frontière propose un accueil inconditionnel aux personnes en situation de précarité, incluant des repas, des douches et un espace de repos. Les travailleurs de l’organisme profitent souvent des contacts avec les usagers pour identifier différents besoins, qu’ils soient psychosociaux ou financiers, et les orientent vers des services sociaux.

Mme Giasson conclut : « Chacun peut être une sentinelle pour les autres. Il est crucial de vérifier si notre voisin va bien, surtout en ces temps difficiles. »

Alors que l’inflation continue de peser sur les familles et que la demande d’aide ne cesse de croître, les banques alimentaires jouent un rôle essentiel en maintenant un filet de sécurité pour les plus vulnérables de la communauté.