06 octobre 2024

Parc du Rocher-Panet : une facture gonflée et des sacrifices importants

Le Parc du Rocher-Panet aura coûté 962 710 $ aux citoyens de L’Islet, soit une hausse de près de 82 % par rapport au budget initial. De plus, certains sacrifices faits par le conseil municipal pour réduire le prix suscitent plusieurs questions sur la pérennité de l’infrastructure située en zone inondable. Néanmoins, les élus se disent satisfaits du résultat.

Le Journal a obtenu le détail des sommes injectées grâce à une demande d’accès à l’information. La réalisation des dix allées de pétanque a coûté 70 000 $, tandis que le réaménagement du terrain de volleyball s’est chiffré à 33 000 $. Aussi, 61 000$ ont été investis pour la construction d’une estrade de béton, et environ 68 000 $ pour la création de l’aire de jeux pour enfants.

Ces sommes ont été financées à l’aide de subventions gouvernementales, notamment par le Programme d’accélération de l’investissement, le Programme de la taxe sur l’essence et de la contribution du Québec (TECQ), le Fonds canadien de revitalisation des communautés et les surplus générés par le camping.

Rencontré dans les bureaux de la municipalité, le maire Germain Pelletier s’est montré accueillant et ouvert. La directrice Marie Joanisse, maîtrisant les détails de l’ouvrage, s’est rapidement jointe à la discussion.

« C’est l’héritage du conseil antérieur, que nous avons complété avec succès », déclare l’élu. Mme Joanisse explique que, lorsqu’elle est entrée en poste en 2021, elle n’avait qu’un mois pour soumettre un projet à Développement économique Canada (DEC), et que le Parc du Rocher-Panet était le seul suffisamment avancé pour être admissible aux subventions.

Plusieurs composantes sacrifiées

« Pour se rendre d’un point A à un point B, on peut utiliser une Rolls-Royce ou une Fiat. Le prix est différent, mais on arrive au même endroit », illustre le maire pour décrire l’approche de son conseil dans ce projet.

En 2021, un budget de 529 000 $ avait été annoncé pour la réalisation du projet. M. Pelletier justifie l’augmentation vertigineuse de la facture finale, qui a atteint 962 710 $ en 2023, par plusieurs facteurs. « Bien évidemment, à cause de l’inflation, les prix ont été ajustés à la hausse. De plus, plusieurs composantes n’avaient pas été prévues dans l’estimation initiale, comme le pieutage des trottoirs de béton. Les coûts se sont additionnés », explique-t-il.

Afin de réduire les frais, le conseil municipal a significativement diminué l’ampleur des travaux. Par exemple, le toit couvrant les allées de pétanque, des trottoirs et des bancs ont été soustraits.

Les élus ont également choisi de retirer des pieux d’une partie de l’infrastructure, dont le but était de la protéger contre les aléas de la nature. En effet, le parc est particulièrement vulnérable aux intempéries, car situé en zone inondable.

« Oui, au départ, il y avait des pieux partout, mais nous en avons éliminé pour réduire les coûts. De toute façon, il est en zone inondable, donc il y aura des mouvements. On réajustera en temps et lieu », déclare M. Pelletier.

Néanmoins, l’élu n’a pas pu préciser combien de pieux avaient été retirés ni quelle était la recommandation de l’ingénieur responsable du projet à ce sujet. Il ne s’inquiète pas outre mesure de la pérennité de l’ouvrage, affirmant que, depuis 50 ans, il n’a jamais vu de grandes inondations dans ce secteur.

Le maire insiste également sur le fait que le projet a été exécuté à coût nul pour la municipalité de L’Islet, grâce aux subventions gouvernementales.