En ce début des vacances de la construction, les syndiqués de la section locale 9599 du Syndicat des métallos opérant la traverse entre Montmagny et L’Isle-aux-Grues ont déclenché deux jours de grève le vendredi 19 et le samedi 20 juillet.
Sans contrat de travail depuis 14 mois, ces travailleurs mènent une lutte acharnée pour obtenir des conditions équitables. Stéphane Vézina, président de cette section qui représente les membres d’équipage du bateau, le personnel de quai et les préposés au gardiennage et à l’amarrage, souligne que ceux-ci accusent un retard salarial de 4,10 $ de l’heure par rapport à leurs
homologues de la traverse Rivière-du-Loup / Saint-Siméon.
‘’Cette différence significative est d’autant plus injuste que les promesses d’ajustement des salaires pour les travailleurs maritimes faites par la Société des Traversiers du Québec (STQ), notre employeur, n’ont pas été tenues. Avec un salaire de 20,85 $ l’heure, on vit très modestement en 2024 ’’, ajoute-t-il. Du même souffle, il déclare que l’attractivité du métier est en jeu, les conditions actuelles dissuadant les nouvelles recrues et menaçant la pérennité du service.
Le nombre d’heures payées par quart de travail est aussi litigieux. En effet, les travailleurs ne sont payés que lorsqu’ils sont en opération de traverse, sans heures garanties. Le président explique que cela signifie qu’ils doivent attendre la prochaine traverse sans être rémunérés, même s’ils doivent demeurer disponibles. Cette situation crée une grande instabilité financière et complique leur vie personnelle, beaucoup devant jongler entre deux résidences. Également, M. Vézina soutient qu’en dépit de leur engagement et de leur formation spécialisée (formation de pompier, secourisme en mer, etc.), les syndiqués estiment que leur contribution n’est pas suffisamment reconnue. Ainsi, face à l’immobilisme des négociations les métallos ont déclenché la grève, perturbant les traversées et affectant la communauté locale ainsi que les touristes. Bien qu’ils regrettent ces désagréments, ils estiment que c’est le seul moyen de se faire entendre. Les grèves sont planifiées de manière à minimiser les perturbations, tout en maintenant la pression sur les négociations.
Malgré la grève, considérant l’aspect essentiel du service, il y aura une traversée par jour dans chaque direction. Pour l’instant, il n’y a pas d’autres journées de débrayage prévues, mais les syndiqués n’excluent pas avoir à nouveau recours à ce moyen de pression si les négociations avec la STQ n’avancent pas suffisamment.
Quant à lui, l’employeur a commenté la situation par le biais d’une porte-parole : « La STQ déploie tous les efforts nécessaires pour faire avancer les négociations. De nombreuses séances de négociations ont d’ailleurs eu lieu au cours des dernières semaines et d’autres sont prévues au cours des prochains jours. L’objectif de la STQ demeure d’en arriver à une entente le plus rapidement possible, au bénéfice de tous, » a-t-elle
énoncé.
réagissent
« C’est toute l’économie de l’île qui va être affectée si le conflit durait une partie de l’été, parfois même de façon permanente. L’offre de service est grande, surtout en tourisme et les gens vont choisir une autre destination si jamais ils étaient dans le doute sur les moyens de se rendre chez nous, » a avancé Frédéric Poulin, maire de la municipalité, lors de la dernière séance du conseil municipal. Ainsi, les élus demandent aux deux parties de se rencontrer et de négocier le plus rapidement possible afin de sécuriser la saison 2024.