Sans contrat de travail depuis la fin du mois de mars 2024, la Fraternité des travailleurs et travailleuses du préhospitalier du Québec (FTPQ) – SCFP 7300, dont font partie les paramédics de Paraxion à Saint-Jean-Port-Joli, ont déclenché une grève illimitée le 11 décembre dernier. Comme ces travailleurs offrent un service considéré essentiel pour la santé publique, ils n’ont toutefois pas la liberté d’utiliser plusieurs moyens de pression.
« Le Tribunal est d’avis que les services décrits dans l’entente intervenue entre la Fraternité et les employeurs le 4 décembre 2024 et reproduite en annexe de la présente décision sont suffisants pour que la santé ou la sécurité publique ne soit pas mise en danger », peut-on lire dans la décision du Tribunal administratif du travail donnant droit au mandat de grève qui lui avait été déposé en novembre dernier.
Les moyens de pression utilisés et autorisés par le Tribunal auront des impacts principalement au niveau administratif. Par exemple, la Fraternité propose que les paramédics ne puissent pas effectuer de lavage extérieur des véhicules ambulanciers, à l’exception des feux de route, gyrophares, clignotants, miroirs, fenêtres et bandes réfléchissantes, qu’ils ne complètent pas de documents administratifs demandés par l’employeur et non obligatoires en vertu de la Loi sur les services préhospitaliers d’urgence et qu’ils ne fassent plus l’inscription des patients à l’arrivée au centre hospitalier. Les paramédics ont l’obligation de traiter les appels de la manière habituelle et que tous les effectifs soient comblés aux horaires de jour, de soir, de nuit, de faction et « core-flex » selon les horaires en vigueur.
Si l’entente entre les parties prend plusieurs mois à se conclure, d’autres moyens de pression sont prévus dans les prochains mois. Par exemple, à partir de février 2025, lors des transports d’urgence, les paramédics ne se déplaceront pas à l’intérieur de l’urgence de l’établissement hospitalier et confieront les patients à l’infirmière au triage, sauf dans les cas où ces derniers sont instables.
Les enjeux soulevés par la FTPQ – SCFP 7300 sont principalement au niveau salarial. Selon le syndicat, plusieurs concessions seraient demandées en échange de l’augmentation de salaire de 6 % qui était pourtant due dans le contrat de travail couvrant la période du 1er avril 2023 au 31 mars 2024.
« Malgré le fait que depuis le début des pourparlers la FTPQ négocie de bonne foi, rien de concret ne nous est présenté à ce jour sur le plan monétaire. Nos membres sont tannés d’être, depuis toujours, les enfants pauvres du secteur de la santé. Notre rôle essentiel n’est aucunement reconnu à sa juste valeur. Il est temps pour nous de se faire entendre et d’augmenter la pression sur les négociateurs gouvernementaux et patronaux », souligne le président provincial de la FTPQ, Sébastien Gourre.