23 novembre 2024

Repartir à zéro

Quitter son pays est déjà difficile pour plusieurs immigrants, mais cela l’est davantage lorsque le pays d’accueil ne reconnait pas les nombreuses années d’études qui avaient déjà été investies par la personne. En effet, beaucoup de gens qui arrivent au Québec doivent repartir à zéro, bien qu’ils étaient médecins ou ingénieurs dans leur pays d’origine.

Étant enseignante en francisation, Marie-Line Baptiste croise une grande partie des nouveaux arrivants qui suivent des cours de francisation au sein du Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud. Elle affirme qu’il lui arrive d’avoir des élèves qui avaient un haut niveau de formation dans leur pays d’origine, mais qui ne peuvent se trouver d’emploi au Québec dans leur domaine, à moins de recommencer leur parcours scolaire.
« Présentement j’ai un médecin et deux ingénieurs. Il y a beaucoup de professionnels qui arrivent au Québec et recommencent tout à zéro et c’est quelque chose qui n’est vraiment pas facile à vivre. »

De son côté, Mme Baptiste est elle-même issue de l’immigration. Elle a d’ailleurs vécu cette situation car à son arrivée, ses études n’étaient pas valides au Québec. Elle était infirmière en France avant d’immigrer. Elle a toutefois pris la décision de retourner à l’université pour faire un baccalauréat afin de pouvoir devenir enseignante.

Marie-Line Baptiste dit encourager le plus possible ses élèves à tenter leur chance, même si elle reconnait que de retourner aux études à l’âge adulte peut être très difficile. « Plusieurs me disent qu’ils sont venus ici et se contentent d’un emploi qui n’est pas à la hauteur de leurs capacités, mais qu’au moins leurs enfants auront une vie meilleure grâce à leur choix d’immigrer au Québec. Je les encourage tout de même à retourner sur les bancs d’école. Ce n’est pas facile, mais ils méritent aussi d’avoir la vie qu’ils désireraient avoir au Québec. Je sais que c’est difficile de recommencer à zéro, mais il y a quand même un espoir. Recommencer au bas de l’échelle c’est décourageant, mais ça ne veut pas dire qu’on doive y rester toute sa vie. »

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