
Marie-Claude Michaud réside à Saint-Roch-des-Aulnaies avec son mari, le général Roméo Dallaire. Elle a profité durant quelques mois de la tranquillité du territoire afin de revenir sur ses expériences passées, démontrant qu’il faut faire évoluer la structure d’entreprise actuelle. Elle expose ses constats dans son nouveau livre « Être leader sans armure » disponible depuis le 17 mars. Marie-Claude Michaud est originaire de Loretteville. Elle ne grandit pas dans le milieu militaire, mais à cause du peu d’options qui s’ouvraient à elle à la fin de ses études en travail social, elle commence à travailler au Centre de la Famille de Valcartier. Elle y trouve sa place et en deviendra, notamment, la directrice générale de 2001 à 2009. Durant sa carrière au sein de l’organisme, elle s’est battue afin que les familles des militaires soient inclues dans la nouvelle politique du Canada et pour que les centres de ressources au Canada offrent leurs services aux anciens combattants. Quand elle est entrée à son poste de directrice générale, elle était une femme civile qui n’avait pas de contacts avec les forces armées canadienne. Il s’agit d’un milieu hiérarchisé, conservateur et très masculin. Elle a donc senti qu’afin de faire son chemin dans l’organisme, elle devrait être extrêmement performante et ne jamais montrer de faiblesse. « Cette culture dans le Centre de la famille était nocive, autant pour les gens qui œuvraient que pour moi […] Pour prendre une expression qu’on utilise dans les forces armées, je suis tombée au combat. J’ai fait une dépression majeure. […] Durant ma convalescence, j’ai réalisé que la culture du centre devait changer, que le leadership devait changer. » À son retour dans l’entreprise, elle a entrepris de mettre l’être humain à l’avant-plan. Elle a parcouru de nombreux ouvrages, autant de leadership que de management ou de philosophie. C’est un ouvrage français qui parlait de « leadership bienveillant » et de réciprocité du leadership qui l’a particulièrement touchée. « Ce n’est pas parce que tu es leader d’une organisation que tu dois être le seul leader. » Elle a donc permis au gens dans l’organisation d’exercer eux aussi une forme de leadership en ajoutant quelques éléments à leur poste, notamment en leur permettant de participer à des projets dans leur champ de compétences. Cela a augmenté leur potentiel et leur motivation à son avis, car ils avaient l’impression d’avoir un réel impact sur l’organisation. Elle est d’avis que tous les dirigeants dans les entreprises ont intérêt à intégrer cette culture dans leur organisation. « Je voulais écrire un livre sur l’expérience que j’ai vécue en transformant la culture du Centre de la famille de Valcartier avec une nouvelle philosophie de leadership […] J’avais une vision pour l’ensemble des sociétés. Il y a beaucoup de souffrance dans les entreprises au niveau de la santé mentale à cause de la performance qui est toujours demandée, l’atteinte de résultats. » Avec ce livre, elle veut permettre aux personnes dans la même situation d’avoir un guide afin de procéder à des changements au sein de leur entreprise. « Le premier qui doit changer, c’est le leader lui-même […] En montrant que je suis vulnérable, je leur montrais qu’eux aussi pouvaient l’être sans se sentir coupable. » Elle dénombre de nombreux points positifs à son approche : les gens sont devenus plus performants sans être plus fatigués, la cohésion entre les membres de l’équipe est devenue bien meilleure, le recrutement aussi, même que des gens ayant des conditions de travail plus attrayantes ailleurs à première vue voulaient venir travailler au Centre.
La quiétude à Saint-Roch-des-Aulnaies Mme Michaud et son mari, le lieutenant-général à la retraite Roméo Dallaire, ont fait l’acquisition d’une demeure à Saint-Roch-des-Aulnaies en 2019. « C’est un lieu magnifique, autant pour la nature que pour les gens qui s’y trouvent. » Elle confie qu’ils ont trouvé dans cette municipalité la tranquillité qu’ils recherchaient afin de se ressourcer et d’être loin des villes. « On est tombés en amour avec la place! On ne quittera pas l’endroit! » Elle croit aussi que le confinement a été plus facile pour eux en raison de l’espace qu’ils ont et que leurs activités préférées comme les promenades en raquettes ont toujours été possibles. Elle est d’avis que les choses auraient pu être bien différentes s’ils avaient affronté la pandémie dans une grande ville. Le couple a également été en mesure de célébrer son mariage durant l’été 2020, à la Seigneurie des Aulnaies, après avoir fait les vérifications nécessaires auprès de la Santé publique. Les mesures de distanciation étaient en places et tout était servi en portions individuelles. « On était très content de pouvoir le faire quand même. C’était comme un baume sur cette période de confinement. »


