05 juin 2025

Deux musées qui comptent sur
les citoyens cet été

Plusieurs musées québécois soutiennent qu’il y a un sous-financement des institutions qui s’aggravent dans les dernières années. Du côté du Musée maritime du Québec (MMQ) et du Musée de la mémoire vivante, on affirme tenir bon malgré tout, mais que la prochaine saison touristique pourrait être très importante pour ces institutions.

Plusieurs musées québécois ont annoncé dans les derniers mois devoir couper des emplois et des services à cause d’un sous-financement et de la réduction des subventions allouées aux institutions muséales de la province. Par exemple, le Musée québécois de l’agriculture et de l’alimentation de La Pocatière avait annoncé devoir procéder à une réorganisation totale des façons de faire et le Musée régional de Rimouski a fermé ses portes pour une durée indéterminée.

Au Musée maritime du Québec, la directrice générale, Marie-Claude Gamache, déplore également les coupures en culture. Elle soutient toutefois que l’organisation maintient le cap pour le moment. « Nous réussissons à passer à travers, mais je dirais qu’il y a un drapeau rouge qui se lève actuellement. Je crois que c’est vraiment peu pertinent comme situation, car nous sommes un joueur touristique important. Nous investissons beaucoup également, dans les 14 dernières années, nous avons investi 12 millions en projets spéciaux, sans compter les salaires de nos employés. Nous sommes donc un joueur économique important. Nous sommes aussi un facteur de rayonnement, une porte d’entrée sur l’histoire du Québec.»

Mme Gamache espère donc que les touristes et les citoyens de la région iront visiter le musée cet été, car plusieurs nouvelles expositions et activités sont prévues. « On s’attend à une saison touristique qui soit bonne grâce à plusieurs campagnes et investissements et on espère qu’elle le sera.» Elle ajoute qu’avec les coupures, le MMQ a besoin d’une bonne saison pour être en mesure de garder toute son offre de services, car autrement la situation pourrait être bien différente l’an prochain.

Du côté du Musée de la mémoire vivante, la présidente Judith Douville explique que l’institution a longtemps dû se supporter sans avoir accès à des subventions gouvernementales, car il a été impossible pendant plusieurs années de devenir un musée agrée. Elle explique que tout dépendait du travail des bénévoles et des campagnes de financement organisées fréquemment. Le Musée de la mémoire vivante avait également créé un fonds de dotation, toujours actif aujourd’hui, qui lui permet de générer un certain revenu en intérêts. Les subventions gouvernementales donneraient toutefois un très bon coup de pouce à l’institution depuis qu’elle est devenue agrée en 2019. La présidente ajoute que le Programme Aide au fonctionnement pour les institutions muséales du gouvernement provincial est présentement en renouvellement et qu’elle craint de voir la prochaine subvention diminuée, car le budget aurait été diminué pour ce programme malgré un plus grand nombre de musées agrée. Mme Douville espère donc que les gens passeront faire un tour au musée cet été afin de l’encourager et d’aider à combler cette possible perte financière. Elle souligne toutefois que le Musée de la mémoire vivante a la chance d’avoir une équipe de bénévole qui font beaucoup de travail pour l’institution sans demander de compensation.

Des activités gratuites

Les premiers dimanches du mois sont toujours l’hôte d’activités gratuites dans les deux musées. Toutefois, à la suite du changement dans le financement du ministère de la Culture, elles sont maintenant offertes aux gens de moins de 20 ans. Le musée de la Mémoire vivante a toutefois choisi d’assumer les coûts des activités et de tout de même les offrir gratuitement pour tous avec une contribution volontaire pour les visiteurs qui souhaitent donner un coup de main. Lors des premiers dimanches du mois, il est possible d’accéder aux institutions, mais aussi de participer à des activités spéciales organisées chaque mois. Par exemple, le MMQ a récemment tenu un atelier sur les nœuds et le Musée de la mémoire vivante sur comment baratter son propre beurre.

Le Musée de l’accordéon : un modèle différent

De son côté, le Musée de l’Accordéon de Montmagny n’est pas un musée agrée, explique la directrice générale Kathéry Couillard. Il n’a donc pas accès aux subventions remises annuellement aux musées, seulement à de l’aide ponctuelle pour certains projets. Il dépend donc surtout du revenu de ses visiteurs.

Mme Couillard soutient que la situation est stable pour l’institution. Elle remarque toutefois que la clientèle est majoritairement composée de touriste. Elle souligne que la majorité des gens qui passent au musée ne sont pas des citoyens de la région, à l’exception des groupes scolaires ou de terrains de jeu. Elle dit donc que l’établissement est dépendant du nombre de touristes qui vont vers Montmagny chaque année.

Le Musée de l’Accordéon sera ouvert à partir du 16 juin prochain pour l’été.