17 octobre 2024

Ecorad : Une passion pour le recyclage qui devient une entreprise unique en Amérique du Nord

L’entreprise de Saint-Jean-Port-Joli, Ecorad, a tenu une journée porte ouverte dans sa nouvelle usine le 1er juin dernier. Le fondateur, Pierre Lemieux, et son équipe souhaitaient y faire découvrir à la population le processus de restauration des radiateurs en fonte qu’il juge encore méconnu malgré sa valeur artistique et écologique. D’ailleurs, Ecorad est la seule entreprise en Amérique du Nord à consacrer l’entièreté de ses activités à donner une nouvelle vie à ses appareils.

Ecorad est une entreprise qui se spécialise dans la remise à neuf et l’électrification des radiateurs en fonte. Le fondateur, Pierre Lemieux, a démarré la compagnie à Saint-Jean-Port-Joli en 2008, même s’il s’intéressait déjà à ces processus depuis de nombreuses années. Depuis, les techniques qu’il a développées avec son équipe se sont démarquées et Ecorad est en croissance. En 2021, l’entreprise a décidé de demeurer à Saint-Jean-Port-Joli, mais de déménager dans une nouvelle usine. Le bâtiment de 19 000 pi2 a été conçu avec Art Massif de Saint-Aubert et met de l’avant une structure faite de bois. Ce qui est particulier avec cette construction, selon M. Lemieux, est qu’une bonne partie du bâtiment est fait et orné de matériaux qui ont été recyclés. Comme quoi le recyclage n’ait pas qu’à la base des produits que l’entreprise restaure à neuf, mais fait même partie de la charpente de l’usine qui abrite ses activités.

Le fondateur explique que, dès son enfance, il a été sensibilisé à la récupération par son père avec qui il faisait des tournées afin de ramasser des objets qui avaient été jetés à la poubelle afin de les restaurer ou de leur donner une deuxième vie. Plus tard dans sa vie, il s’est mis à s’intéresser plus spécifiquement aux radiateurs en fonte, des objets qui ne fonctionnaient plus chez plusieurs et qui étaient de plus en plus remplacés par de nouveaux appareils électriques.

Pour M. Lemieux, les radiateurs en fonte ne sont pas seulement utiles, ils sont également de véritables œuvres d’art. En effet, lorsque l’on restaure ces appareils qui ont parfois été laissés à l’abandon ou peu entretenus dans les dernières décennies, il est possible de retrouver des modèles finement ciselés. M. Lemieux explique qu’à l’époque les moules qui servaient à former ces radiateurs étaient conçus à partir d’une structure en bois qui avait été travaillée par des artistes. Aussi, les méthodes utilisées pour se débarrasser de ces appareils sont souvent très nocives pour l’environnement et la santé des travailleurs impliqués. Il trouve donc déplorable de ne pas récupérer ces objets pour le côté écologique, mais également pour leur valeur artistique.

400 visiteurs

Le 1er juin dernier était la première journée de porte ouverte que tenait l’entreprise depuis sa fondation en 2008. M. Lemieux explique que, bien que ses procédés de restauration semblent être de plus en plus connu en Amérique du Nord, ils le sont peu dans la région. L’équipe tenait donc à faire visiter sa nouvelle usine et à montrer les différentes étapes par lesquelles passent les radiateurs chez Ecorad.

Les gens découvraient d’abord les équipements utilisés pour déplacer ces objets qui ont un poids qui peut varier entre 400 et 1000 lbs et qui ne sont pas toujours au premier étage. Ils visitaient ensuite l’entrepôt dans lequel plus de 3 200 radiateurs sont présentement classés. Il ne s’agit d’ailleurs que d’une partie de l’inventaire d’Ecorad, car un autre entrepôt au États-Unis en contient également environ 3 000. Les visiteurs en apprenaient ensuite sur les différentes étapes de la restauration, comme le décapage, le démontage, la finition, etc. Il était aussi possible de découvrir le processus d’électrification développer par l’entreprise afin de rendre ces appareils plus propices à l’usage dans des bâtiments modernes.

Bien que M. Lemieux était présent pour répondre aux questions des gens, il souhaitait rester davantage dans l’ombre lors de ces portes ouvertes alors que son équipe guidait les visiteurs. Après tout, il souligne qu’il prépare sa relève et qu’il fait entièrement confiance à la dizaine d’employés qui ont embarqué avec lui dans l’aventure que représentait Ecorad.