24 avril 2024

Si l’avenir de la formation des jeunes passait par l’entreprise?

500 élèves des trois écoles de la région avaient accepté l’invitation du député Bernard Généreux de participer au premier Rendez-vous Affaires à La Pocatière. Parmi les kiosques super intéressants, il y avait ceux faisant la promotion de la formation professionnelle, dont l’Envolée de Montmagny et l’Avenir, de Rivière-du-Loup. Dans les deux cas, certaines spécialisations ont dû être mises « sur pause » cet automne, même dans des secteurs qui regorgent pourtant d’emplois : la tôlerie à l’Envolée et la boucherie à l’Avenir. À Montmagny, Dany Ringuette, directeur intérimaire, avance que seulement deux des 15 formations offertes présentent un nombre suffisant d’étudiants : usinage et mécanique d’auto, quoiqu’elles n’affichent pas complet. Le cours de secrétariat et comptabilité en ligne obtient aussi un certain succès. Ces données sont encore plus inquiétantes quand on sait que partir une cohorte peut nécessiter un investissement pouvant atteindre 100 000 $, qu’il s’agisse de dépenses encourues pour couvrir les frais en ressources humaines, en équipements ou autres. Le système de l’éducation doit revoir son modèle afin qu’il puisse répondre aux besoins des diverses clientèles. La revalorisation de la formation professionnelle doit se situer au cœur de celui-ci afin de permettre aux étudiants qui le délaissent en trop grand nombre de réintégrer le réseau. Les parents, selon une personne directement impliquée que nous avons rencontrée au Rendez-vous Affaires, doivent comprendre qu’un cours en formation professionnelle est tout aussi équitable et valorisant qu’un cours technique suivi dans une institution collégiale. La priorité demeure de préparer une main-d’œuvre compétente et qualifiée. Savoir s’ajuster « La pérennité de la région passera par des entreprises ayant des employés qualifiés soutirant des salaires intéressants », souligne M. Ringuette. Ce dernier parle des expériences personnelles qu’il a vécues à l’extérieur de la province et qui tendent à démontrer que le Québec est 20 ans en retard à certains égards en éducation. « En 2001 à Edmonton, alors que j’étais électricien, j’ai connu les programmes ATE, c’est-à-dire Alternance Travail Études. Les compagnies voyaient leurs travailleurs qui était rémunérés pendant leur formation. Tout le monde y gagne », soutient-il. L’employé est formé, les équipements sont achetés par l’entreprise et le gouvernement forme sa jeunesse et des personnes qui avaient délaissé le marché du travail. « Lorsque j’étais enseignant à Saint-Hyacinthe en 2012 et 2015, j’ai participé à des échanges internationaux en France. Ce sont d’abord des employés travailleurs qui suivent des ATE. Nous vivons l’après pandémie de la COVID-19. Beaucoup de gens se questionnent au sujet de leur avenir », ajoute le directeur. Voilà pourquoi il devient important que les entreprises et le milieu de l’éducation travaillent ensemble en collaboration afin de former une main-d’œuvre qui aidera à atténuer peut-être un peu la pénurie…

Articles reliés