13 avril 2024

Pow pow t’es mort!

Juillet 2013. Devant plusieurs milliers d’amateurs venus entendre leur idole sur les Plaines d’Abraham, Stevie Wonder annonce un boycottage massif de tous les états où prévaut la loi Stand Your Ground (Défend ton territoire). La cause de sa colère? L’acquittement de George Zimmerman accusé du meurtre de Trayvon Martin, un adolescent dont le seul crime fut de revêtir son capuchon en sortant du dépanneur un soir de pluie. Zimmerman coordonnait alors les activités de surveillance de son quartier, initiative citoyenne populaire aux États-Unis. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis, beaucoup d’encre et de sang aussi. Combien de fois cette histoire s’est-elle répétée? Sous diverses formes, mais toutes semblables sur le fond. Combien d’hommes noirs ont péri, entre Trayvon Martin et George Floyd, sous les balles d’un George Zimmerman ou le genou d’un Derek Chauvin? Qui sera le prochain? Pourquoi?? Abus de pouvoir ou d’autorité? Est-ce que le simple fait de se sentir investi d’une mission « Je veille à la sécurité de mes concitoyens et je suis armé pour ce faire » confère ce faux sentiment de supériorité sur un autre être humain? Policiers comme patrouilleurs manquent-ils de formation? Imbus de leur pouvoir, prennent-ils leur pied à jouer aux cow-boys des temps modernes? Je ne parle pas de la majorité, est-il besoin de le préciser, mais force est de constater que les cas à déplorer sont encore beaucoup trop nombreux.

Une seule innocente victime en est une de trop!
Chez nous Tout ça se passe chez nos voisins du sud, mais qu’en est-il de la situation présente au Québec? Dans Montmagny-L’Islet plus précisément? Un peu moins homogène qu’elle ne l’était encore il y a peu, la population en général se montre bienveillante et ouverte d’esprit. Cependant le profilage racial – nouveau terme pour parler de discrimination sans fondement de la part des autorités – existe-t-il en région? Ceux qui ont choisi la Belle Province comme terre d’accueil ont-ils lieu de s’inquiéter des forces de l’ordre? La question mérite d’être posée. À quand, ce rêve? Le 28 août 1963, Martin Luther King lançait son fameux « I have a dream », revendiquant la fin du racisme et l’égalité des droits pour tous. Le Martin Luther King Day, jour férié célébré le troisième lundi de janvier, fut adopté en 1986 après une longue campagne menée par des artisans de la paix sociale. À la tête du mouvement, nul autre que la légende musicale qui, malgré sa cécité, voit plus clair que la moyenne des ours. Cette éclatante victoire allait paver la voie à d’autres réussites inouïes, notamment l’élection de Barack Obama le 20 janvier 2009. Malgré de telles avancées, il semble que la communauté afro-américaine ne soit pas encore au bout de ses peines mais l’espoir est permis. Contestation planétaire La planète entière s’est mise en marche. Révoltée mais pacifique (oublions ici les sombres casseurs-profiteurs). Assoiffée de justice et bien résolue à se faire entendre cette fois. Malgré la répression violente, indue, contreproductive et cautionnée par des dirigeants déconnectés de la réalité, ils continueront à avancer, du moins espérons-le. Voilà un mouvement de solidarité mondiale apte à réchauffer le cœur de Stevie.