24 avril 2024

« Que Legault lâche les restaurants! »

Michel Lechasseur, propriétaire du Restaurant À La Rive, a un souhait bien arrêté en vue de la prochaine année, sans doute partagé par l’ensemble des membres de cette industrie : « Que François Legault lâche les restaurants. » D’un même souffle, il ajoute : « Nous sommes les commerçants les plus suivis. Nous avons les inspecteurs du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) qui nous surveillent sans cesse afin de s’assurer que nous respectons les règles, nos établissements sont désinfectés, nous faisons respecter les mesures sanitaires et nous sommes les premiers pénalisés. » M. Lechasseur soutient que le gouvernement fait carrément peur au monde : « Actuellement, les foyers d’éclosion sont dans les écoles et dans les usines où il y a peu de mesures. Dans ce dernier cas, certaines opèrent comme elles veulent et elles ne sont pas concernées. Moi, depuis ce matin (vendredi), j’ai plus de 60 annulations, dont un groupe de 30. Depuis le début de la pandémie, mon salon de 60 places est fermé parce que je ne pourrais mettre plus de 20-25 personnes en respectant la distanciation. Parce que j’ai la chance d’avoir une grande surface, je réussis donc à m’en tirer. » Le restaurateur avoue que Québec devrait s’attarder à ceux qui défient les règles, car le milieu de la restauration n’est pas un lieu de contamination et d’éclosion. « Rester ouvert » Pour Bianca Bernier, du Restaurant Lafontaine, le retour des mesures plus strictes sème un doute quant aux activités des prochaines semaines : « Pour le moment, ça va bien et il faut rester positif. Notre service de traiteur maintient ses réservations car nous n’avions pas vraiment de gros groupes cette année. Il faut croire que les gens ont été prévoyants. Mais pour la salle à manger, les annulations se multiplient. » Maintenant, Mme Bernier espère vivement que le commerce reste ouvert : « Nous avons plus de 60 employés, dont certains vivent en couple. Nous souhaitons plus que tout au monde que nos gens conservent leur emploi. » Case départ? L’inquiétude est palpable chez Mélissa Boulet, du Restaurant L’Olivier : « C’est vraiment plate, on ne sait pas ce qui va arriver. On a l’impression de retourner à la case départ. Il va se passer quoi avec la vaccination, faudra-t-il le passeport avec trois doses de vaccination? On l’ignore… », confie-t-elle. Ce vent d’inquiétude, elle le ressent depuis deux semaines auprès de sa clientèle : « Honnêtement, j’ai plus d’une centaine d’annulations depuis l’annonce de l’arrivée du variant Omicron. Avec les nouvelles normes, considérant un taux d’occupation de 50% pour un restaurant de 60 places, c’est vraiment une situation inquiétante. ». Retour de la subvention salariale? « Les nouvelles mesures annoncées par le gouvernement ne font pas mon affaire car nous perdons de petits partys de bureau prévus, même si les plus importants ont été tenus. Par contre, je dois avouer que le premier ministre n’avait pas vraiment le choix parce que ce virus est vraiment virulent. Tant qu’on reste ouvert, il y a moyen de se débrouiller », a lancé Pascal Lebel, de la Maison Rousseau. « J’espère que la Subvention salariale d’urgence du Canada permettra de combler le vide que nous aurons en considérant les pertes de revenus. La Maison Rousseau restera ouverte pour la période des Fêtes et nous avons décidé de maintenir deux services pour le moment. D’ailleurs, nous avions prévu fermer une semaine en janvier pour reposer notre personnel. On verra comment s’ajuster. » Pour ce qui est du commerce au détail, M. Lebel croit que la diminution du nombre d’activités sociales en ville aura un impact sur le chiffre d’affaires. Quoique janvier soit toujours une période plus tranquille dans cette industrie, l’ensemble des propriétaires misent sur la solidarité régionale  pour maintenir l’économie bien vivante.  

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