18 avril 2024

Suivre la parade… le proche aidant juste derrière

La technologie demande, plutôt exige, que tous suivent la parade. Préparez-vous donc à pédaler, que vous soyez en gougounes, en souliers de course, que vous marchiez à l’aide d’une canne, voire d’un déambulateur. Tout va trop vite! L’écart entre les générations n’a jamais été aussi grand. Certains naissent avec un téléphone intelligent dans les mains, d’autres devaient dans leur jeunesse aller appeler chez le voisin. Imaginez la face de quelqu’un à qui vous auriez dit, il y a 60 ans, tu vas prendre des photos avec ton téléphone. Vous voyez le topo? Le téléphone à roulette, le cordon en tire-bouchon, le combiné. Euh… De l’argent sonnant à Interac Aujourd’hui, tout se fait sur la toile. Vous avez des factures à payer? Organisez-vous avec Accès D. Ce n’était pas si pire au début, vous aviez un mot de passe de quatre chiffres. Maintenant il vous faut au moins une majuscule, un signe de ponctuation, un chiffre, un haïku et de la bave de crapaud. Ça ne fonctionne toujours pas? Vous prenez le téléphone pour essayer de parler à un être humain. Armez-vous de patience car, si ce n’est pas encore une mission tout à fait impossible, ça ne saurait tarder. Heureusement, il y a toujours le proche aidant. Et nos malades? (on peut encore dire malades??) Qu’un membre de votre famille éprouve des problèmes de santé physique ou mentale, l’État n’en a cure. S’ils étaient à l’époque soignés à l’hôpital ou en foyer spécialisé, les voici à la maison. Devenez omniscient, ultra polyvalent, développez le don d’ubiquité et tâchez de gagner le gros lot, des fois que vous devriez vous absenter du boulot et que votre salaire en soit amputé*. Heureusement, il y a toujours le proche aidant. Où et comment vieillir? La science a fait des pas de géant dans les dernières décennies et les gens ont grandement gagné en espérance de vie. Super! Personne ne veut voir partir ses proches. Seulement, c’était plus facile dans le temps vieillir doucement dans sa berceuse au coin du feu, entouré d’une trâlée d’enfants et leurs rejetons. Maintenant, vous cassez maison à contrecœur et partez en résidence ou bien vous vous débrouillez comme vous le pouvez avec une longue liste de besoins inassouvis. Comme si la société n’avait rien vu venir, peinant à répondre aux demandes qu’entraîne une longévité accrue.

Heureusement, il y a toujours le proche aidant.
Je m’arrête là, la liste serait encore très longue et je dois aller bosser. Heureusement, il y a toujours le proche aidant… parce que vous en avez un! Pour les autres, eh bien bonne chance!! * Comme la vaste majorité des aidants naturels sont des femmes et que celles-ci se retrouvent encore beaucoup trop souvent dans des emplois sous-payés, inutile de dire qu’elles en sont doublement affectées.