Les assassinats de M. Dominique Dumas et de Mme Claudette Labrie, de Saint-Michel-de-Bellechasse, le “cold case” le plus ancien de la Côte-du-Sud, ont tristement atteint leur 40e anniversaire le 24 juillet dernier. Malgré le passage du temps, la famille cherche toujours des réponses.
À l’époque, ce funeste événement avait été largement couvert par Le Soleil, Le Journal de Québec et Allo-Police, publications consultées par le Journal pour rédiger le présent article.
Durant la soirée du mardi 24 juillet 1984, sur le rang 3 est de Saint-Michel-de-Bellechasse, la température est noire et orageuse. À l’intérieur de la demeure sise au 320, la femme, âgée de 32 ans, s’affaire dans la cuisine. Quant à lui, l’homme, 40 ans, effectue la traite des vaches laitières dans l’étable à l’arrière de celle-ci. Les enfants du couple d’agriculteurs dorment à l’étage.
C’est alors que le meurtrier entre dans la maison armé d’un fusil de calibre 12, invité ou non. Il exécute d’une balle dans la gorge l’innocente victime. Il arrache ensuite les fils de télécommunication reliant la résidence à la ferme avant de s’y rendre. Il y assassine l’homme de quatre tirs dans le dos et l’abdomen. Par la suite, le criminel s’évapore dans la nuit en laissant peu de traces. Les époux décédés sont retrouvés par le boulanger 14 heures plus tard.
La Sûreté du Québec (SQ) n’a pas ménagé ses efforts pour résoudre ce crime crapuleux. Quinze enquêteurs ont été affectés à l’investigation. Au total, 600 personnes ont été interrogées, dont plusieurs ont été soumises au polygraphe. Les démarches policières se sont même étendues aux provinces maritimes. Plusieurs thèses ont été envisagées, dont la revanche d’un proche, l’acte de trafiquants de drogue, le cambriolage, etc. Néanmoins, bien qu’à certains moments les forces de l’ordre pensaient être près de lever ce mystère crapuleux, elles sont demeurées bredouilles. En fait, à la base, la scène de crime contenait très peu d’indices matériels pouvant mener au malfrat.
Or, à la lumière du modus operandi du tueur, de nombreuses sources suspectent que celui-ci était familier avec les victimes et leurs habitudes. En effet, il s’est introduit dans la résidence sans attirer l’attention. Il a retrouvé l’épouse dans celle-ci. Aussi, il connaissait l’existence et l’emplacement du câble de télécommunication. Par la suite, s’il s’est rendu à l’étable, c’est fort probablement parce qu’il savait que le mari s’y trouvait.
Malgré l’écoulement du temps, l’entourage du couple Dumas-Labrie désire toujours que la lumière soit faite sur les tragiques événements. Claire Dumas, sœur du défunt et porte-parole de ses proches, a vécu plusieurs émotions dans les derniers jours, suivant le 40e anniversaire du crime. « Nous repensons souvent à cet événement, même si c’est moins douloureux qu’avant. Nous voulons savoir qui a posé ces gestes, et pour quelles raisons », déclare-t-elle. Encore aujourd’hui, elle garde espoir que des langues se délient ou qu’un nouvel élément relance l’enquête. « C’est difficile de ne pas avoir de réponses », ajoute-t-elle.
Toute personne qui pourrait avoir des renseignements sur ce dossier est invitée à communiquer avec la SQ.