Ayant représenté 20 % de ventes automobiles au Québec en 2023, les véhicules électriques (VE) sont de plus en plus présents sur nos routes. Or, ceux-ci présentent des dangers d’incendie particuliers et la formation des pompiers sur ce type d’intervention est toujours dans différentes municipalités des MRC de Montmagny et de L’Islet.
À Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud, présentement, aucun soldat du feu n’a encore été formé pour intervenir sur les incendies impliquant un VE. “En collaboration avec d’autres municipalités de la MRC de Montmagny, nous avons présenté une demande au préventionniste régional afin qu’il organise une formation à ce sujet. Nous allons ensuite assembler des groupes de pompiers pour la dispenser”, explique Jean-Claude Gaudet, directeur général de la municipalité. Les dates de celle-ci ne sont pas encore connues. M. Gaudet explique que son service des incendies n’a pas encore rencontré ce type d’intervention, mais que cela arrivera immanquablement dans le futur et qu’il doit s’y préparer.
“Tous les membres du Service [de la sécurité incendie de la ville de Montmagny] ont reçu la formation concernant les techniques d’intervention liées à un incendie déclaré dans un VE, alors que tous les pompiers et toutes les pompières qui ont une formation en désincarcération ont été formés pour intervenir sur un accident impliquant un VE et nécessitant une désincarcération », énonce Sylviane Lord, conseillère en communications pour l’organisation. Elle déclare que celle-ci est axée sur des techniques d’intervention qui permettent non seulement de transmettre aux intervenants des connaissances requises relatives à la santé et à la sécurité, mais aussi les habiletés nécessaires pour des interventions impliquant un VE. Elle ajoute que l’équipe demeure à l’affût des développements en matière de santé et de sécurité et de techniques d’intervention et va continuer à former les brigades selon l’évolution des technologies et des normes recommandées.
Selon Stéphane Dubé, directeur du Service intermunicipal de sécurité incendie de La Pocatière qui déssert la municipalité de Saint-Roch-des-Aulnaies, « La moitié de nos pompiers et l’ensemble de nos officiers ont suivi le programme de formation sur la sécurité des intervenants lors d’interventions impliquant des véhicules électriques, hybrides et à pile à combustible de l’École nationale des pompiers du Québec. Il s’agit d’une formation d’une durée de 10 h. » Il précise que celle-ci porte sur les risques relatifs à l’électricité, sur les caractéristiques des VE et sur les méthodes d’intervention à adopter lorsqu’ils s’enflamment. Un tel événement n’est pas encore survenu sur son territoire.
Bien que le risque de feu de batteries lithium-ion qui propulsent les VE est de moins de 0,1 % selon l’organisme américain Insurance EZ, ceux-ci sont particulièrement rapides et intenses. Selon Catherine Dicaire, chimiste chez Origin Enquêtes technico-légale : « Une pile au lithium-ion peut subir un emballement thermique qui produira rapidement une grande quantité de chaleur. Elle libérera d’un coup toute l’énergie électrique emmagasinée et des vapeurs inflammables qui s’allumeront, créant ainsi une boule de feu ». Les températures peuvent alors atteindre plus de 1000 degrés Celsius.
Selon le Guide d’intervention d’urgence publié par le manufacturier de VE Tesla, jusqu’à 3000 gallons (11 356 litres) d’eau sont nécessaires pour refroidir et éteindre une batterie lithium-ion enflammée. Son extinction peut prendre jusqu’à 24 heures et il est recommandé de tout simplement la laisser se consumer entièrement par elle-même, tout en protégeant les zones à risque autour de cette dernière. Même après avoir été éteinte pendant plus d’une heure, elle peut en tout temps s’embraser de nouveau. Ainsi, elle doit être entreposée dans un espace découvert.
En date du 30 septembre 2023, le Québec comptait 200 487 véhicules électriques (VE) sur ses routes, selon la Société d’Assurance Automobile du Québec (SAAQ), ce qui représentait 3,75 % du parc automobile de la province. Leurs ventes ont littéralement explosé au cours de la dernière année pour atteindre 57 518 unités, soit près de 20 % de toutes les nouvelles immatriculations, une augmentation de 78 % par rapport aux 32 231 de 2022. Également, le gouvernement du Québec a pour objectif que 1,6 million de ces dernières soient sur nos routes d’ici 2030.