
Les Libéraux se tournent vers Rémi Massé

Pour affronter Diane Sénécal, du Bloc québécois, et Bernard Généreux, du Parti conservateur, le Parti libéral du Canada a jeté son dévolu sur Rémi Massé, l’homme qui a agi à titre de député libéral entre 2015 à 2019 de l’ancienne circonscription d’Avignon—La Mitis—Matane—Matapédia, à la Chambre des communes à Ottawa.
En entrevue avec le Journal lundi matin, ce fonctionnaire de carrière nous a confirmé qu’il n’a pas sollicité l’investiture du Parti, mais qu’il a tout simplement répondu oui à l’appel de la nouvelle équipe du Premier ministre Marc Carney, à la suite d’une réflexion toute aussi rapide qu’imprévue. M. Carney, faut-il préciser, a demandé la dissolution de son gouvernement dimanche dernier à Mary Simon, gouverneur général du Canada. Les Canadiens devront ainsi se présenter aux urnes le 28 avril prochain. Lors du déclenchement des élections, les Libéraux gouvernaient minoritairement le pays avec 152 députés, contre 120 pour le PCC, 33 pour le BQ et 24 pour le Nouveau parti démocratique (NPQ).
Pour celui qui se définit comme un « libéral bleu », donc axé sur l’économie, la venue de M. Carney justifie son désir de renouer avec la politique active dans la nouvelle circonscription de Côte-du-Sud-Rivière-du-Loup-Kataskomiq-Témiscouata. Son désir est de contribuer au développement économique régional. Avant sa première aventure en politique, le natif de Rivière-du-Loup dirigeait le Cégep de Matane. Il a remporté l’élection en 2015, puis a été emporté par la vague bloquiste en 2019.
Détenteur d’un baccalauréat en linguistique de l’Université de Sherbrooke, il a réorienté sa carrière en développement économique depuis. Après un séjour au sein d’une compagnie navale à Matane, il est réapparu à Rivière-du-Loup pour y construire et développer au coût de 30 M $ le nouveau centre, Hall d’innovation et de formation avancée de Rivière-du-Loup (HIFA). Avant de prendre un congé sans solde la semaine dernière pour mener sa nouvelle aventure, il s’activait à la préparation de la phase II de ce projet qui vise le développement d’un parc technologique.
Aujourd’hui âgé de 55 ans, l’ex-politicien avoue avoir adoré ses quatre années passées au gouvernement Trudeau, même s’il confie qu’il n’aurait jamais effectué un retour pour ce dernier : « Les Canadiens et les Québécois avaient tourné le dos au Parti. Maintenant, j’étais à Montmagny le week-end dernier pour rencontrer des gens, et je dois dire le feeling est excellent. J’ai une expérience et une expertise que je veux faire profiter à la région ».
M. Massé travaille sur son plan de campagne depuis la semaine dernière. Il est passé par Montmagny, où il a rencontré la population et des entrepreneurs. « Il faut effectuer un virage économique axé sur le développement des entrepreneurs. Ça me met en maudit. On choisit des députés dans l’Opposition depuis beaucoup trop longtemps. Lorsqu’on est au pouvoir, on influence les décisions. Il faut s’asseoir à la table où se prennent les décisions. Il se passait quoi avec les ports dans mon ancienne circonscription? On a investi 35 millions dans les quatre ports. Lorsque j’ai été élu, j’ai obtenu plus de 160 M $ d’investissements dans ma région. Il faut revenir au gouvernement avec un mandat fort ».
Appelé à livrer sa pensée au sujet de l’immigration et de l’absence de main d’œuvre, le candidat avoue que le dossier est complexe, mais il faut arrimer les processus. Il ne cache par qu’il faut améliorer le processus manufacturier, investir en automatisation et en robotique. Il trouve aussi anormal qu’un entrepreneur comme Maison Laprise voit son développement être freiné pour de la construction modulaire alors que le pays manque de logements.
Au cours des deux prochaines semaines, il recueillera des informations. Par la suite, il fera la promotion de son plan de match. C’est parti!


