26 décembre 2024

Agriculture : urgence d'agir

La première vice-présidente de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles de Chaudière-Appalaches, Natacha Lagarde, prévient que le milieu de l’agriculture est sous-pression actuellement dans la région et elle implore le gouvernement d’offrir un meilleur soutien aux travailleurs de l’industrie, sans quoi les conséquences pourraient être tragiques.   S’identifiant comme une personne positive dans la vie, celle qui était jusqu’à tout récemment présidente de l’organisme Les Agricultrices de la Chaudière-Appalaches-Est couvrant, entre autres, Montmagny et L’Islet, a mentionné que la situation actuelle était difficile et qu’elle ne voyait pas 2024 d’un bon œil. En ce sens, Mme Lagarde a fait état de leur sondage à l’interne qui indiquait que la moitié des agriculteurs pensent qu’ils n’arriveront pas financièrement l’an prochain. Déjà cette année, selon elle, certains travailleurs de l’industrie ont eu recours aux banques alimentaires. «Psychologiquement, il y a des individus qui ne sont plus capables. Je n’aime pas dire ça, mais nous sommes isolés sur nos fermes et quand une personne ne va pas bien, elle peut trouver une corde facilement. Quand tu rentres le matin et que tu sais que tu perds de l’argent, ce n’est pas facile. » Mme Lagarde rapporte que l’appui de l’État envers son domaine de prédilection représente 1 % du budget total. Selon elle, les États-Unis et l’Union européenne soutiennent mieux leur agriculture que le Québec. La première vice-présidente croit mordicus que la santé, l’éducation et l’agriculture devraient être trois pans de la société qui sont mieux soutenus. Des solutions Natacha Lagarde souhaiterait que des programmes comme la subvention à la relève ainsi que le programme d’assurance soient revus. « Les montants n’ont pas été mis à jour. Lorsqu’on parle d’autonomie alimentaire, il faudrait à tout le moins soutenir les personnes qui y travaillent. Nous appuyons une usine de batteries et une équipe de hockey, mais est-ce que cela va donner à manger trois fois par jour aux gens? », s’interroge-t-elle. Du même souffle, elle pense que la population peut appuyer leur cause en mettant de la pression sur le gouvernement.  « Oui, il y a l’option d’acheter québécois si la personne en a les moyens. Cependant, jamais je ne vais faire sentir quelqu’un coupable de ne pas acheter local car il n’a pas le budget. » Cette dernière est consciente qu’il y a des normes ainsi qu’un salaire minimum dans la Belle Province, mais elle conteste tout de même le système.  «Comment se fait-il que les fraises de la Californie arrivent ici avec un coût plus bas contrairement à nous qui produisons sans les frais de transport? », se demande-t-elle. Difficile pour les femmes Un récent reportage de Radio-Canada rapportait que les temps étaient particulièrement difficiles pour les agricultrices à l’heure actuelle. La copropriétaire de la ferme des Cent Acres effectue le même constat. « Les agricultrices ont la charge mentale de la famille. Un moment donné, la personne devient essoufflée. Tu peux tenir un sprint pendant quelques instants, mais c’est impossible de faire un marathon à la même vitesse », a-t-elle imagé.