Du 23 au 29 avril se tient la Semaine nationale du don d'organes et de tissus de Transplant Québec. Afin de souligner cette dernière, le Journal vous présente l’histoire de Cynthia Corriveau, une enseignante au préscolaire et maman de quatre enfants qui a reçu une transplantation cardiaque après avoir dû vivre avec trois cœurs mécaniques.
Cynthia Corriveau enseigne depuis quelques années la maternelle quatre ans à l’école Chanoine-Ferland à Saint-Fabien-de-Panet. Pour elle, l’enseignement était le métier idéal : « Lorsque j’étais toute petite, j’adorais les enfants, j’aimais apprendre et jouer à l’école. Je pense que pour moi ça a toujours été clair que je prendrais cette voie-là. » Aujourd’hui, Cynthia est très heureuse de pouvoir faire son métier et avoir une vie active, car une grande épreuve qu’elle a vécue il y a cinq ans aurait pu tout changer. En 2016, Cynthia était enceinte de son quatrième enfant. Après quelques complications, elle se rend à l’hôpital pour découvrir que le problème provient de son cœur. En effet, lorsqu’elle arrive au CHUL de Québec, il fonctionne à environ 5 % de sa capacité. Sa vie en danger, les médecins performent une césarienne d’urgence, car il était impossible de faire les interventions nécessaires alors qu’elle était enceinte. « On m’avait avisé que comme mon cœur était faible, toute sorte de choses pourraient arriver pendant l’opération. Il pouvait subir un trop gros choc et s’arrêter. On se sentait comme dans un film d’horreur. » Son enfant vient au monde au CHUL de Québec et elle a à peine le temps de le tenir dans ses bras avant d’être transférée l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ). « Je n’ai pas vraiment eu le temps de voir mon bébé, une infirmière a pris une photo avec son cellulaire pour que je puisse l’avoir et tout de suite on m’a amené à l’ambulance. » Son bébé devra demeurer dans l’autre hôpital.
Trois cœurs mécaniques Les médecins lui implantent d’abord un stimulateur cardiaque, mais trois semaines plus tard ils prennent la décision de lui installer un cœur mécanique. Cynthia explique qu’un cœur mécanique est en fait une turbine qu’on vient installer sous le cœur du patient. Cette dernière fait circuler le sang dans le corps. L’appareil agit donc comme un soutien pour le cœur qui n’a plus besoin de travailler aussi fort. Un câble relié à cette turbine est connecté à un moniteur. Des cœurs comme celui-là, elle en aura trois différends dans une période d’un peu plus d’un an. Après l’implantation du premier, Cynthia demeure environ deux semaines à l’hôpital. Elle n’a pas vraiment le temps de profiter de son retour à la maison, car à peine 24 h plus tard elle doit retourner à l’IUCPQ à cause de complications. Les médecins lui en installent un deuxième qu’elle gardera plusieurs mois. Elle peut alors retourner à la maison. Cynthia raconte qu’alors qu’elle dormait une nuit à l’été 2017, le cœur mécanique s’est arrêté quelques secondes et elle a encore dû retourner à l’hôpital. « À ce moment-là j’ai passé plein de tests afin de voir si mon cœur à moi avait assez récupéré avec le soutien du cœur mécanique pour qu’on puisse enlever l’appareil. Les cardiologues ont décidé de le retirer, car mon cœur montrait des signes positifs, mais à peine 24 h plus tard mon cœur commençait déjà à manquer de force. » Les chirurgiens l’opèrent d’urgence pour installer un troisième cœur mécanique. Ils annoncent aussi à Cynthia que son propre cœur ne récupérera probablement jamais assez pour fonctionner seul à nouveau, elle aura donc besoin d’une transplantation cardiaque. La vie en cadeau Cynthia raconte qu’elle a eu très peu de temps pour se faire à l’idée qu’elle avait besoin d’une transplantation cardiaque. « Les cardiologues m’avaient dit qu’ils me laisseraient quelques semaines pour me remettre de ces complications et assimilé le fait que je devrais recevoir une transplantation. » Elle explique qu’elle est toutefois rapidement tombée malade et que son retour à l’hôpital avait enclenché sa candidature afin de recevoir une greffe d’urgence. Moins d’une journée plus tard, un cœur était disponible pour elle. Après deux semaines de convalescence à l’hôpital, elle a pu retourner chez elle et enfin reprendre graduellement une vie normale entourée de sa famille. Les dons d’organe sont faits de façon anonyme, mais Cynthia explique qu’il est possible, via Transplant Québec, de faire acheminer une lettre qui sera remise aux proches de la personne décédée. Elle ne l’a pas fait encore, mais elle affirme toujours avoir les documents nécessaires et souhaiter éventuellement envoyer une lettre afin de ces gens puissent découvrir la personne qui a pu recommencer à vivre grâce à ce don. En hommage au personnel soignant Aujourd’hui, Cynthia se dit extrêmement reconnaissante de tout le support qu’elle a reçu des gens qui l’entouraient durant cette épreuve. Parmi ceux-ci, elle compte sa famille et ses amis, mais également le personnel de l’IUCPQ a vraiment fait la différence avec tout le soutien qu’elle a reçu. « Je n’avais jamais été hospitalisé avant et autant au CHUL qu’à IUCPQ j’ai été tellement bien accompagnée. Les infirmières étaient vraiment empathiques avec ce que je vivais. »
En hommage à ces gens, elle a choisi de composer une chanson intitulée « Coups de cœur ». Le clip vidéo qui l’accompagne fut dévoilé dans le cadre des 30 ans de l’Institut. Cynthia a reçu l’aide de son frère François dans la réalisation de ce projet. Il est possible de l’écouter sur YouTube via la page « IUCPQ-ULaval ». Il est aussi possible de télécharger sa chanson via son site web https://cynthiacorriveau.ca/ Il sera possible de visionner l’entrevue intégrale sur NousTV Montmagny à partir de la semaine prochaine.