
Commémoration de la tragédie irlandaise de 1847 à la Grosse Île






Le 6 juillet dernier, Parcs Canada et plusieurs dignitaires, dont le ministre Jean-Yves Duclos, ont participé à une cérémonie de commémoration du 175e anniversaire de la tragédie irlandaise de 1847 au lieu historique national de la Grosse-Île-et-le-Mémorial-des-Irlandais. En 1847, 5 424 immigrants irlandais sont décédés soit sur les bateaux ou sur les lieux. La cérémonie commémorative visait à rendre hommage aux nombreux immigrants irlandais qui sont décédés en 1847 alors qu’ils étaient à la recherche d’une vie meilleure ainsi qu’aux médecins et au personnel soignant qui se sont dévoués afin de réduire le plus possible le nombre de victimes. Parcs Canada avait organisé l’événement. Une grande partie des employés sur la Grosse Ile étaient présents ainsi que plusieurs touristes qui visitaient l’endroit cette journée-là. Des paniers de fleurs avaient été préparés pour être déposés aux pieds des croix dans le cimetière irlandais. Une trentaine de personnes du groupe Irish Heritage Québec avait tenu à être présent pour cette cérémonie importante pour eux.
M. Eamonn McKee, Ambassadeur de l'Irlande au Canada, Mme Christine Loth-Bown, Vice-présidente, Affaires autochtones et patrimoine culturel de l’Agence Parcs Canada, et M. Bryan O’Gallagher, président de Irish Heritage Québec ont rendu hommage aux victimes à tour de rôle. « La Grosse-Île représente le triomphe de la compassion canadienne sur l'indifférence impitoyable du régime colonial en Irlande. Le nombre de réfugiés irlandais désespérés fuyant la famine chez eux dépassait souvent les populations résidant le long du fleuve Saint-Laurent. Pourtant, condamnés à mourir ou rétablis, les réfugiés irlandais désespérés, victimes de la Grande Famine chez eux, ont trouvé ici soins et respect. Ils ont appris qu'ils avaient un foyer ici au Canada. Les Canadiens et les Canadiennes ont appris la valeur de l'autonomie gouvernementale face aux périls d'un régime colonial. Sur cette terre sacrée, nous nous souvenons de ces vérités », mentionne M. Mckee.
Le ministre de la Santé du Canada, M. Jean-Yves Duclos, a déposé un panier de fleurs au pied du Monument des médecins. « L'histoire et le patrimoine canadiens comprennent des épisodes marquants tels que la tragédie irlandaise de 1847. Il est important de commémorer ces événements, comme nous le faisons aujourd'hui, afin que les générations présentes et futures puissent en apprendre davantage à leur sujet et comprendre comment elles ont contribué au développement du Canada que l'on connaît aujourd'hui », affirme le ministre.
Cette année, de nouvelles croix avaient été installées dans le cimetière où reposent 5 424 Irlandais. Dans le passé, une vingtaine de petites croix blanches avaient été aménagées. Elles ont été remplacées par 47 croix blanches avec un style qui rappelle la culture des victimes. Le nombre fait référence à l’année 1847.
Rappels historiques Au milieu du 19e siècle, une grande famine touche l’Irlande. Les récoltes de pomme de terre, alors le principal aliment, sont complètement détruite par un champignon parasite. Plus d’un million de citoyens du pays meurent de faim ou d’une maladie. Afin d’échapper à ce drame, de nombreux Irlandais émigrent vers le Canada et les États-Unis. En 1847, environ 100 000 personnes embarquent dans des bateaux pour Québec, souvent dans de très mauvaises conditions. À l’été 1847, un grand nombre de bateaux transportant des immigrants accostent à la Grosse Ile tous les jours. Plus d’une trentaine de navires étaient continuellement en attente devant l’Ile. Pour l’année 1847, sur Grosse Île, on enregistre environ 5 424 décès, soit 3 226 personnes mortes à l’hôpital et 2 198 sur les navires. Sur les 100 000 Irlandais qui ont tenté de rejoindre Québec, environ 18 % sont décédés durant la traversée, pendant leur quarantaine ou lors de leur passage dans les autres agglomérations de la colonie. Le typhus est une maladie qui a emporté beaucoup d’Irlandais. Aujourd'hui, la Grosse Île est considérée, comme une terre sacrée sur laquelle se dresse la Croix celtique, un monument érigé en 1909 pour commémorer ce triste événement.


