14 mars 2025

Comment le confinement semble changer l’aide aux victimes de violence conjugale

Le nombre de demandes d’aide liée à la violence conjugale avait bondit lors du premier confinement. Le Havre des Femmes de L’Islet œuvrant dans ce secteur, rapporte que le deuxième confinement n’a pas nécessairement fait augmenter la demande, mais que celle-ci est différente. Mme Andrée Pelletier est agente aux relations extérieures pour l’organisme et explique comment les mesures sanitaires comme le couvre-feu ont influencé les besoins. Le Havre de Femmes ne rapporte pas de hausse des demandes d’aide demandant de l’hébergement de la part de femmes victimes de violence conjugale, même avec l’imposition du couvre-feu au Québec depuis environ un mois. Toutefois, Mme Andrée Pelletier de l’organisme explique que les appels à l’aide ne leur parviennent plus de la même façon. En effet, alors que ceux-ci se faisait majoritairement par appels téléphoniques, les demandeurs semblent maintenant se tourner du côté des réseaux sociaux. Plusieurs théories pourraient expliquer cela selon Mme Pelletier. Premièrement, comme les femmes passent plus de temps à la maison avec leur agresseur, elles n’ont pas nécessairement la possibilité de faire un appel téléphonique. Elles se tournent donc vers des plateformes qui leur permettent d’envoyer une demande écrite. Deuxièmement, Mme Pelletier croit que les victimes semblent être d’un plus jeune âge. Aucune étude n’existe à ce sujet, mais en observant un peu les personnes qui envoient des demandes à l’organisme, elle remarque que celles-ci semblent généralement provenir de femmes plus jeunes qu’avant le confinement. Le couvre-feu n’a pas fait augmenter le nombre de demandes, mais il pourrait tout de même avoir des effets sur les victimes. Par exemple, les femmes passent plus de temps avec l’agresseur, selon Mme Pelletier, comme elles ne peuvent pas sortir le soir. Certains hommes se serviraient même des mesures sanitaires afin de décourager la victime d’aller chercher de l’aide en lui rappelant qu’il est interdit d’aller à l’extérieur après 20h ou bien de visiter quelqu’un. Elle est d’avis qu’il est important de passer le message que les gens vivant dans un environnement violent ont le droit de sortir se réfugier ailleurs et que les autorités doivent être compréhensives envers ces situations. Elle témoigne que, dans la région de Montmagny-L’Islet, tous les acteurs du domaine, autant les intervenants que les policiers, semblent se serrer les coudes afin de venir en aide aux victimes de la manière la plus efficace possible. « On s’est vraiment mobilisé, dans la région, pour faire ce qu’on pouvait avec les moyens qu’on avait », exprime Mme Pelletier. Elle ajoute finalement que le deuxième confinement est différent du deuxième, car les intervenants ont plus accès à leurs patients, contrairement à mars dernier ou tous les rendez-vous pour ces services devaient être remis à plus tard ou fait exclusivement par téléphone.