Dans le cadre d’une collaboration spéciale entre le CAE Montmagny-L’Islet et le Journal l’Oie Blanche, nous faisons le tour des deux MRC afin de vous faire découvrir les Trésors Cachés de Montmagny-L’Islet. Pour ce huitième arrêt, nous sommes au Musée de la mémoire vivante où il est possible d’apprendre comment manger local toute l’année en utilisant plusieurs techniques de conservation des aliments.
À chaque printemps, des dizaines de producteurs locaux s’activent dans les champs afin de pouvoir mettre en kiosque le moment venu des aliments frais, nutritifs et sains, sans transformation génétique. Certains possèdent la certification de produits biologiques, d’autres tentent de l’obtenir. Mais saviez-vous qu’il est possible de déguster ces fruits et légumes locaux à longueur d’année ? Il suffit de maitriser les procédés de conservation et la magie opère, fraîcheur garantie!
L’escapade Du caveau aux petits pots est un événement présenté le 14 septembre au Musée de la Mémoire vivante de Saint-Jean-Port-Joli. Une vingtaine de personnes pourront vivre une immersion dans le monde de Joanie Lévesque, médiatrice culturelle au Musée, présentateur de l’événement, et Julie Aubé, auteure, nutritionniste, communicatrice en alimentation de proximité, qui a décidé d’établir ses pénates sur une ferme de Saint-Roch-des-Aulnaies en 2019.
« Le rôle du Musée est de faire un lien entre les objets de la collection qui sont principalement des témoignages et le grand public. J’invite les gens à venir prendre connaissance de ce que nos ancêtres ont vécu par le passé et à s’inspirer de leur savoir dans le cadre de l’escapade Du caveau aux petits pots. Dans ce cas, notre objet de collection c’est le caveau », rapporte Mme Lévesque.
Cet endroit a été découvert et restauré lors de fouilles archéologiques dans les années 1990. Ce bâtiment servait à la conservation des aliments. « À l’époque, les gens n’avaient pas de frigo ou de congélateur. Ils n’avaient pas d’électricité et devaient faire preuve d’imagination pour la conservation des aliments. Il y avait le cannage, la salaison, on fumait aussi les viandes. Il y avait aussi une place où on congelait les viandes alors que l’abattage se faisait en octobre quand la saison devenait plus froide », explique la médiatrice.
Elle ajoute d’ailleurs que l’été, il se mangeait peu de viande car c’était la période de l’abondance, de la cueillette des petits fruits, celle des récoltes dans les jardins, les vergers. « Comme on voulait en consommer à l’année, il fallait créer des glacières abritant des blocs de glace qui étaient conservés, isolés par des rangées de bran de scie, matériel qui servait pour isoler les murs des habitations. »
Quant au caveau à légumes, il se situait dans un endroit ombragé, creusé en partie, recouvert de terre afin de maintenir une température ambiante oscillant entre 3 et 5 degrés, soit celle d’un réfrigérateur d’aujourd’hui.
Maintenant que nous savons que les légumes se conservent à l’année, quelles sont les étapes pour garantir leur conservation? Julie Aubé a consacré deux livres à ce sujet qui s’intitulent Mangeons local 1 et 2. « D’abord, j’invite les gens à devenir plus sensibles au fait de s’approvisionner en circuits courts, c’est-à-dire à manger selon les saisons, manger local », dit-elle.
Elle s’est inspirée de ces livres pour une conférence qu’elle présente à différents publics et c’est celle-ci qu’elle livrera au Musée de la Mémoire vivante. Les gens apprendront des trucs sur les moyens de se nourrir l’été, ce qui est relativement facile, mais comment fait-on en hiver?
« On peut manger local 12 mois par année grâce à nos producteurs locaux », soutient-elle. Pour y parvenir, il faut avoir acheté ses paniers de légumes en automne, puis les avoir bien conservés. S’il était relativement facile de le faire hier, au temps des caveaux, ce l’est encore plus aujourd’hui avec toute la technologie mise à notre disposition.
« J’ai vraiment hâte d’apprendre comment ça fonctionnait dans le temps, de découvrir les méthodes anciennes de manger à l’année car eux, ils le faisaient bien avant que je commence à en parler. L’Escapade nous amènera donc du passé au futur, avec une dégustation de produits marinés, des cornichons et des œufs, par exemple. On parlera aussi de congélation, de lactofermentation et de déshydratation car il n’y a pas juste une bonne réponse lorsque l’on parle de la conservation des aliments », conclut Mme Aubé.
Les participants sont appelés à découvrir cette conférence comme étant l’acquisition d’un coffre d’outils ou encore un catalogue de trucs. Quand on consulte un catalogue, on prend les outils un à la fois...