Dans le cadre d’un projet spécial entre le CAE Montmagny-L’Islet et le Journal l’Oie Blanche, nous faisons le tour des MRC de Montmagny et L’Islet à la recherche de « Trésors cachés » du domaine agroalimentaire. Pour ce sixième arrêt, nous vous présentons les Jardins Herencia, où une activité dans le cadre de Les Escapades Région L’Islet sera présentée qui permettra aux participants d’en apprendre davantage sur les relations entre les abeilles et les aliments cultivés dans un jardin.
Impressionnant! Tout simplement. L’endroit mérite d’être découvert car il nous projette dans un voyage dans le temps. Juan Morales et sa fille Eugénie représentent un exemple exceptionnel d’intégration bien réussie au Québec. Agronome de formation, le paternel arrive au Québec à la fin des années 1990. D’abord établi en région métropolitaine, il déménage à Sainte-Louise en 2019. L’objectif : développer la ferme familiale héritée par ses filles du grand-père paternel.
Voient alors le jour les Jardins Herencia, du nom espagnol signifiant « Héritage ». La pandémie de COVID-19 aura modifié le fil de l’histoire. De ce lieu sauvage, il défrichera la superficie des jardins au pic et à la pioche. De cette terre rocailleuse il soutirera le meilleur, l’enrichissant de façon biologique. Il y installera un système d’irrigation à partir de la rivière traversant la propriété, pompant l’eau qui y ruisselle tout naturellement.
Sa récolte - des dizaines de variétés de fruits et légumes, principalement des légumineuses - proviendra du travail manuel que Juan et sa famille investiront, du premier chant du coq jusqu’au coucher de soleil. L’Équatorien de 57 ans multipliera les heures de labeur sans les compter.
Les Jardins Herencia accueilleront dans leur champ une vingtaine de curieux le 18 août prochain, fiers de s’enrichir de cette culture paysanne. « On n’utilise aucun produit chimique. On fait tout de manière artisanale. C’est cela qu’on veut partager. On veut sensibiliser les gens à ce genre de production en respect avec la nature. Montrer comment on peut produire de beaux fruits et légumes sans produits chimiques », lance d’un ton calme Eugénie qui s’affiche aussi comme travailleuse autonome en recherche lorsqu’elle sort des jardins.
« Il nous fait plaisir d’accueillir les gens et nous leur réservons un parcours rempli de surprises », lance Juan dans un excellent français. Eugénie s’empresse d’ajouter que cette ferme maraîchère diversifiée a pris son envol en 2020, qu’il y a beaucoup de particularités de fruits et légumineuses, gourganes, haricots secs, asperges, tomatillos et bien d’autres. « Des haricots nains et des haricots grimpants, ça nous donne de beaux fruits », ajoute le paternel. Partie intégrante de sa culture en Amérique latine, les légumineuses occupent une place importante dans son alimentation et celle de ses proches. Sous un soleil de plomb, ses compatriotes consomment bien peu de viande contrairement aux pays nordiques et beaucoup de légumineuses, lesquelles sont offertes à l’année dans les marchés publics. À Sainte-Louise, Juan a mis en production certaines variétés à partir d’une poignée de graines (notre photo).
La pollinisation de Melifera
La nature travaille aussi en harmonie, la présence de ruches sur la ferme en est une preuve tangible. Les visiteurs, lors du 18 août, pourront découvrir la maison de 50 000 abeilles, propriété de Virginie et Vincent, apiculteurs et fondateurs de Melifera. Ces derniers parleront du fonctionnement de la ruche et du travail minutieux de leurs abeilles. Les gens auront la chance de manipuler les cadres de la ruche et de récolter les rayons de miel directement à la source. « Du miel plus frais que ça, impossible! », lance Lucile Janin, chargée de projets en tourisme gourmand, coordonnatrice des Escapades pour Les arrêts gourmands de la région de L’Islet.
« Les abeilles font un beau travail de pollinisation qui permet une meilleure fructification. Elles vont transformer tout ça en beau nectar que nous pourrons déguster en fin de journée de l’escapade » rajoute M. Morales.
« Virginie et Vincent vont nous expliquer que le but de l’escapade « On butine dans le jardin » est de montrer comment polliniser les jardins. Tout cela est très interrelié. Comment ça se passe dans une ruche? Comment se fait le miel? Oui, on va pouvoir goûter sur place. On va goûter du miel frais comme on n’en a jamais goûté », renchérit Mme Janin
« Il y aura également une dégustation de petites bouchées de légumes et fruits frais de nos jardins. Vous pourrez savourer des haricots frais, des gourganes, du maïs. On a aussi deux serres dans lesquelles il pourrait y avoir des poivrons, des tomatillos, des produits combinés pour faire de belles recettes. Si les haricots sont déjà prêts, on va les mixer avec les tomatillos et faire des tostitos pour une belle dégustation », lance avec un sourire désarmant l’agronome, alors qu’il s’apprête à retourner au champ.
« Nous avons hâte de montrer la réalité d’un producteur maraîcher en collaboration avec la nature et les abeilles et faire découvrir des produits qui ont des particularités de l’Amérique latine », conclut Eugénie.
Voilà une vraie belle journée éducative à la portée de tous et permettant de belles découvertes pour des enfants...